Jango est le 4e album du duo électro/IDM montréalais Tolemn (Kirk Lau et Michael Filtz). Il s’agit en quelque sorte d’un retour aux sources. En effet, après des opus 2 et 3 (Sings Vermillion et Cities Unravel) qui flirtaient ouvertement avec l’expérimental, le drone, l’atonalité et un post-rock conceptuel, Jango propose un redéploiement plus caressant du coussin harmonique et des lignes mélodiques, un peu comme le faisait l’initial Nevada Springs, (dont on reprend d’ailleurs un titre, Seventeen Nautical Miles) tout en affirmant de manière plus prononcée un caractère IDM et pulsatif soutenu. La guitare est aussi plus manifeste que dans Nevada, apportant une finition plus électrique que strictement électronique à l’ensemble. Les textures sont bien aérées, refusant la lourdeur d’un dancefloor compact et suintant la densité. Ici, on est plutôt dans un appel à la chorégraphie individuelle, relâchée et introspective, dans une atmosphère dégagée, non étouffante. Ça vire parfois au post-rock, mais jamais purement cérébral. Hypertrophy, la dernière plage de l’album, est une emballante synthèse électro-rock qu’on aime rejouer à répétition et qui se propulse comme un agréable, et raisonnable, shoot d’adrénaline. Un superbe album dont vous pourrez entendre l’exécution live le 6 avril au Ursa, la petite place de Martha Wainwright, avenue du Parc. Une soirée de lancement prometteuse car en plus de Tolemn, le band ARC lancera lui aussi un opus discographique (j’ai parlé de leur nouvel album dans une critique, à lire ICI).
DÉTAILS ET BILLETS POUR LE LANCEMENT DE L’ALBUM JANGO DE TOLEMN ICI