Markus Floats est le pseudonyme sous lequel Markus Lake, artiste multidisciplinaire basé à Montréal, fait paraître la musique électronique qu’il crée en solo. En plus de jouer de la basse dans différents groupes punk, shoegaze, synth-pop ou expérimentaux, cet adepte du DIY est également peintre. Le tableau qui orne la pochette de Third Album est d’ailleurs une de ses toiles.
L’univers électro qu’il conçoit sous la bannière Markus Floats est à l’image de cette œuvre picturale où l’on peut voir des étendues colorées s’agglomérer les unes aux autres. De la même façon, Lake assemble différentes strates sonores dont la juxtaposition crée des combinaisons harmonieuses ou des contrastes étonnants. Ces couches de son peuvent être apaisantes, dissonantes, lisses ou granuleuses. Comme un peintre abstrait amoureux de la couleur pure, Lake semble fasciné par le grain même du son.
Pour apprécier pleinement ces paysages électroniques, il faut écouter en profondeur, être à l’affût du moindre détail. L’ambient de Lake tient souvent du drone, mais son horizontalité est parfois rompue par des vrombissements d’orgue céleste, des cliquetis robotiques, des stridences émises par des cigales métalliques ou des arpèges spiralés remontant à la surface comme des amas de bulles dorées qui éclatent. On pense parfois à d’autres artistes tels que Kraftwerk (surtout pendant la dernière pièce) ou Christian Fennesz (une source d’inspiration avouée), mais Markus Floats a déjà un monde bien à lui. Un monde fascinant.