Tantôt mélancolique et existentiel, tantôt entraînant et rythmé, le nouvel album solo de Stéphanie Boulay, la moitié blonde des sœurs Boulay, intitulé Est-ce que quelqu’un me voit? était attendu. Réalisé par Alexandre Martel, l’opus de 10 chansons nous entraîne dans un voyage introspectif et sans filtres, où les synthés et la guitare s’entremêlent joliment. Certaines chansons comme Si l’essentiel c’est d’être aimé , Est-ce que quelqu’un me voit?, J’aurai pas d’enfants et La nuit dure depuis trop longtemps ont un fond plus triste mais sont quand même bien emmitouflées par une réalisation subtile, ce qui en fait quelque chose de tout de même doux à l’écoute.D’autres comme La mauvaise question , Je veux pas t’attendre mais je t’attends , Si je pleure c’est à cause de lui et Je ne suis plus personne apportent la touche plus colorée et énergique de l’album, versant vers les influences country ou dream-pop, c’est selon. On s’haïssait pas surprend avec sa progression un peu plus rock et on adore découvrir Ces photos de moi où Stéphanie se donne le droit de nous partager un angle plus sensuel de sa personne, ce qui élève et lie vraiment bien le reste de l’album – et qui, à mon goût personnel, aurait même pu être un peu plus présent dans son tout. Des thèmes reviennent beaucoup dans l’album, soit la patience et l’attente. Elle se croise les doigts, elle espère, elle attend… peut-être se donner le droit de prendre la pleine mesure de son espace et de prendre les rennes, ce qu’elle réussit avec ce deuxième album. Car même si elle est la « bouée dans l’océan », celle qui nous « cueille après les ouragans », elle est aussi bien d’autres choses, comme cet album le laisse présager.
