Širom – The Liquified Throne of Simplicity

· par Michel Labrecque

Je ne suis jamais allé en Slovénie, que d’aucuns qualifient de Suisse d’Europe Centrale. Ce petit pays de 2 millions d’habitants a accouché d’un incroyable ovni musical: le trio Širom, qui fait du folk imaginaire selon sa propre définition, m’a littéralement ébloui.

The Liquified Throne of Simplicity est le quatrième album de Širom, formé d’Ana Kravanja, Iztok Koren et Sao Kutin, tous issus de la scène alternative slovène . 

Et quel programme: les 4 premières pièces durent entre 16 et 20 minutes ! Elles nous proposent  un voyage complexe qui nous emmène de l’Europe Centrale aux Balkans, en passant par l’Afrique, Bali ou le Moyen-Orient. Mais tout cela est hyper fluide et d’autant plus étonnant.

Parfois vous vous dites que c’est du Steve Reich, du Terry Riley ou du Jon Hassell. Il y a même parfois des relents de musique synthétique allemande. Or, il n’y a ni synthétiseurs ni procédés électroniques. À un moment, le son écorché de la viole vous rappelle celle de John Cale, du Velvet Underground. À d’autres moment, ça me rappelle aussi un peu le groupe folklorique hongrois Kolinda qui, dans les années 70 faisait de la musique très élaborée à l’époque de la dictature communiste- si ça se trouve, écoutez ce disque très intriguant 1514, sorti en 1976. 

Je vous parle d’évocations, mais, pour moi, il est clair que la musique de Širom est totalement originale. 

Tous les instruments sont acoustiques et il y en a une incroyable quantité: banjo, guembri, balafon, ocarina, lire, luth, viole, mizmar, percussions multiples et, selon la fiche de l’album « objets variés ». 

Le groupe invente aussi des instruments, en plus d’utiliser une panoplie incroyable d’outils musicaux. Ses artisans utilisent aussi ce qu’ils appellent des « résonateurs acoustiques ». C’est ce qui donne parfois une apparence d’instrumentation électronique.

Toutes les pièces de The Liquified Throne of Simplicity sont de longs voyages introspectifs; avec des rythmes différents. Il y a des moments calmes, mais aussi des dissonances qui peuvent rappeler le free jazz. Mais ça ne dure jamais longtemps. 

Les pièces sont largement instrumentales, bien que la voix magnifique d’Ana Kravanja s’ajoute comme instrument, notamment sur A Bluish Flickering.  En passant, les titres des pièces sont aussi étranges et créatifs que la musique de Širom.

Le groupe dit s’être inspiré de longues balades dans la campagne slovène durant la pandémie. Ce périple musical m’a vraiment fasciné !  Les membres de Širom décrivent leur quatrième album comme un prolongement des 3 précédents, mais en plus audacieux en raison de la durée des pièces. 

Cette musique nécessite une écoute approfondie, pour bien entendre tous les sons juxtaposés, les multiples changements de rythmes; d’atmosphère. Mais quel résultat! 
Longue vie à Širom. Un magnifique exemple d’art local dont la portée est universelle.

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