Richard Carr est un violoniste et compositeur new yorkais. Il fait dans la musique contemporaine mais aussi dans le jazz. August Light pour un quatuor à cordes plus basse et piano, additionné d’électronique. Le style généralement planant de Carr, ainsi que le lieu d’enregistrement (une ancienne église transformée en studio) transportent l’auditeur dans un bain de réverbération assez large.
Si les partitions sont occasionnellement épicées de quelques techniques de langage contemporain d’avant-garde, c’est de façon très délicate et subtile. Carr flirte parcimonieusement avec la dissonance, ou encore le chant onomatopéique, mais ne s’égare jamais dans un avant-gardisme grinçant et abusif (Oh, peut-être à l’exception de la pièce Atmospheric River, un parcours de moins de trois minutes sur des flots remuants et menaçants, et de Play With Fire, un blues décalé et rugueux). L’atmosphère générale de douceur et de contemplation apaisée reste le fil d’Ariane principal qui unit constamment les 12 pièces de l’album, et campe le tout dans un style un peu chamber rock ambiant, un peu néoclassique actuel, mais sans rien à voir avec Einaudi et compagnie.
Au final, un très beau panorama, caressé par une légère mais récurrente brise de mystère et d’étrangeté. Il y a de quoi être calmement transporté, ailleurs, quelque part….