Après un hiatus de plus de dix ans, Closure/Continuation, l’album très attendu du groupe britannique de prog Porcupine Tree, fait un retour quelque peu désinvolte. Avec déjà dix albums à son actif, il est difficile d’affirmer que le band est plus qu’un voyage nostalgique. Pourtant, même si le meilleur travail est derrière, Closure/Continuation est un disque singulier dans la discographie de Porcupine Tree, qui soulève un certain intérêt pour les fans inconditionnels comme pour les nouveaux venus.
Pour leur album de retrouvailles, Porcupine Tree a choisi de jouer la sécurité, trop à mon goût. Ceux qui connaissent bien le groupe peuvent s’attendre à retrouver le même rock progressif de longue haleine que le groupe a produit des décennies auparavant. Les compositions sont sombres et labyrinthiques dans leurs structures, avec des doses saines de « riffage » technique lourd et des moments de véritable tendresse. C’est incontestablement un album de Porcupine Tree.
Bien que le groupe ne se soit jamais éloigné de ses racines dans le rock progressif, ses fans ne manquent pas de souligner les différentes époques ou phases de la longue histoire du groupe. Closure/Continuation s’inspire des différentes époques de la discographie de Porcupine Tree et génère une esthétique plus uniforme, ce qui ressemble presque à un album de grands succès.
Harridan, l’audacieuse ouverture de l’album, avec son énergie explosive, serait un candidat certain pour le neuvième album, Fear of a Blank Planet, tout comme Rats Return. Le morceau plus folklorique et plus plaintif, Dignity, serait tout à fait à sa place dans Deadwing ou In Absentia. Les fans pourraient être soit ravis, soit rebutés par Walk the Plank, qui se distingue par une absence de guitare non typique du style du groupe.
Dans une interview accordée au Guardian, le frontman Steven Wilson parle du nom de l’album, disant qu’il indique si cet album représente ou non la fin ou un nouveau départ pour le groupe. Bien que Wilson lui-même n’en soit pas sûr, la musique présente ici parle plus de « fermeture » que de « continuation ». En ce qui concerne la fermeture, l’absence manifeste du bassiste Colin Edwin est passée sous silence, et l’écart de dix ans entre cet album et le dernier ne semble pas avoir été abordé de manière adéquate. L’aspect le plus décevant de Closure/Continuation est donc qu’il n’offre pas un véritable sentiment de clôture ni le sentiment de continuation que l’on pourrait attendre des pionniers d’un genre appelé rock progressif.