La musique nous séduit pour différentes raisons. Ici, je remercie Philippe Katerine pour avoir réduit mon angoisse politique internationale avec cette offrande ludique, auto-dérisoire, sans prétention, mais si efficace.
Avec l’élection de Donald Trump, le virage à droite qui se généralise dans nos sociétés, j’angoisse et je rage. Bien que je comprenne que les élites ont échoué et qu’elles méritent d’être punies, j’ai du mal à comprendre que l’individualisme et le chacun pour soi puissent tout régler. Sans parler des immigrants comme boucs émissaires de tous les problèmes…
Dans ce contexte, Philippe Katerine et son Zouzou m’ont fait un bien fou. Déjà qu’il m’avait fait hurler de rire à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris l’été dernier. Avec Zouzou, qui fait référence au nom de sa chienne, nous entrons dans l’univers d’un homme de 56 ans, qui réfléchit à la vie qui lui reste avec énormément d’humour. La chanson Que deviens-tu? s’adresse à sa verge, qui n’est plus ce qu’elle était…sur une musique de Bach.
Dans Comme disait ma petite Soeur il conclut : « Quand il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème ». Mais il arrive en même temps à évoquer les problèmes du monde, comme les changements climatiques et l’embourgeoisement. Un humour conscient, moqueur et assumé. Quand il parle de sa bedaine, beaucoup d’hommes vieillissants, comme moi, se reconnaîtront. Les plus jeunes, vous ne perdez rien pour attendre. Et que dire de Nu, la chansons jouée au Jeux Olympiques : « quand on est nu, on ne peut pas faire la guerre ». Pas mal…
Musicalement, cet album ne réinvente pas la musique, mais il y a tout de même beaucoup de créativité dans les arrangements. Sur Sous la Couette, il y a un très joli solo de guitare. Philippe Katerine laisse aussi une place à sa fille, Edie, qui semble avoir beaucoup de potentiel vocal. C’est au fond un disque qui traduit le quotidien inquiet mais aussi humoristique, d’un citoyen français qui sait raconter l’air du temps.
Merci Philippe! Mon tensiomètre, qui mesure ma pression artérielle, t’est infiniment reconnaissant. Et si les gens de droite t’écoutaient?