Considéré comme l’un des plus grands pianistes de notre époque, le Britannique Peter Donohoe livre ici un imposant premier volume centré sur les Romances sans paroles (Lieder ohne Worte) de Félix Mendelssohn. Inventions personnelles de ce compositeur prodige marquant de la vie musicale du XIXe siècle, ces romances ouvrent la voie aux miniatures pour piano, caractéristiques par leurs lignes vocales lyriques et la variété de leurs esthétiques. Avant l’entrée en matière, Donohoe offre en ouverture une présentation conséquente de l’étendue du style lyrique de Mendelssohn et de la virtuosité de son écriture, avec le Rondo Cappricioso – pièce célèbre de l’auteur – et les Trois Fantaisies ou Caprices.
Dès les premières notes, on est frappé par la force du toucher de Donohoe, à la fois vif et brillant et qui fait parfaitement ressortir avec sensibilité et cohérence les dynamiques des œuvres et leurs subtilités. En fait et cause, le Scherzo des Trois fantaisies, qui préfigure la Marche des fées du Songe d’une nuit d’été, avec ses deux thèmes aux sonorités aériennes et claironnantes, est un moment particulièrement frappant. Portées par cette énergie, les pages des romances s’enchaînent en laissant entrevoir dans nos oreilles différents paysages sonores qui nous révèlent leurs intrigues et leurs personnages variés. De la mélancolie à la profondeur en passant par la gaieté et l’allégresse, le jeu noble et évocateur de Peter Donohoe captive et nous laisse dans l’anticipation de voir se poursuivre le récit de ces romances dans un prochain volume.