C’est le second album des Stone Temple Pilots avec le chanteur Jeff Gutt, qui a remplacé Chester Bennington (décédé en 2017), lequel avait lui-même remplacé Scott Weiland (viré de la formation en 2013, il est décédé deux ans plus tard). La voix de Gutt ressemble étrangement à celle de Weiland, ce qui n’est pas pour déplaire aux fans de la première heure du groupe de rock alternatif originaire de la Californie. Perdida est un mot espagnol qui signifie perdu. Il semble que c’est aussi le meilleur terme pour décrire la réaction de certains mélomanes à l’écoute de cet album entièrement acoustique, constitué de dix nouvelles créations. Il faut rappeler que les Stone Temple Pilots ont livré, il y a deux décennies, le monument grunge Core (1992), qui renferme l’incontournable morceau Plush. En fait, cette huitième offrande studio, assez folk, n’est pas mauvaise. C’est joli et intelligemment fabriqué. Des arrangements de violon, violoncelle, saxophone, guitare, flûte tapissent les pièces de cette œuvre qui se retrouve juste à des années-lumière des productions précédentes. Perdida n’est pas génial pour autant. À la moitié de cet album mélancolique, on sent que les gars ont manqué de jus. Jeff Gutt chante bien, mais il n’apporte rien de singulier à ce projet pour que Stone Temple Pilots puisse revendiquer, avec pleine assurance, avoir trouvé une alternative aux ambiances grunge-rock de Creep, Vasoline ou Interstate Love Song chantées à l’époque par Scott Weiland. Évidemment, certains n’ont rien à faire des comparaisons avec Weiland, qui n’est plus. En particulier les membres du band. Pourtant, c’est difficile de faire autrement. Chose certaine, le groupe mérite une étoile pour son audace. C’est peut-être aussi un message envoyé à leurs fans : en 2020, les gars sont ailleurs.
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