On connaît Ouri pour son travail qu’elle poursuit depuis ses études en électroacoustique à l’Université de Montréal comme c’était le cas de son ex-collègue et ex-conjoint CRi. Ourielle Auvé était alors fraîchement débarquée au Québec, en provenance de France et de Guyane française. Rapidement, Ouri a trouvé sa voie professionnelle et s’est révélée parmi les meilleures artistes électros de Montréal. On a récemment applaudi son excellent album collaboratif Hildegard, réalisé de concert avec la songwriter Helena Deland. Frame of a Fauna, son premier album studio, se situe entre l’électro conviviale, mâtinée de mélodies vocales et harmonies soul/R&B, de pop de chambre et aussi d’expériences typiques de la recherche électroacoustique. Ainsi, Ouri choisit de poser de douces vocalises et textes minimalistes sur des rythmes propices au plancher de danse, technoïdes, housy, trap, drill, rythmes assortis de séquences irrégulières, cassures rythmiques ajoutant à la “dramaturgie” sonore. À sa manière, elle y confère des intermèdes constitués d’effets de musique de chambre post-minimaliste, constructions plutôt élémentaires. Cet équilibre entre formes pop et expérimentale occupe une importante zone intermédiaire, c’est le corpus dominant de festivals tel MUTEK, de nombreux artistes prennent cette même direction depuis un moment déjà, on pense à Alejandra Ghersi (Arca), Kelela Mizanekristos (Kelela), Daniel Lopatin (Oneothrix Point Never), Kieran Hebden (FourTet), Daniel Snaith (Caribou), Olof et Karin Dreijer (The Knife, Fever Ray), Nicolas Jaar, Steven Ellison (Flying Lotus), Laurel Halo, tant d’autres. Force est de déduire que Frame of Fauna s’inscrit dans une mouvance relativement convenue pour qui en connaît les sources multiples. Ce qui n’enlève rien à Ouri, car elle arrive à tirer son épingle du jeu en proposant une vision personnelle de cette avenue désormais connue.
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