No Hay Banda est un band montréalais qui explore les continents toujours à défricher de l’avant-gardisme et de la musique expérimentale contemporaine. Des collaborations remarquées avec Ida Toninato, alcides lanza et Vinko Globokar font partie de leur portfolio impressionnant. Les voici avec une sélection d’oeuvres ambitieuses (la plus courte fait 17 minutes) écrites par quatre compositeurs canadiens, deux hommes et deux femmes.
An Overall Augmented Sense of Well-being est une proposition d’Anthony Tan dans laquelle des drones bruitistes sont occasionnellement ponctué de saillances détonantes. Tel un grand nuage sonore de 30 min en perpétuelle métamorphose, on est assailli intensément, et souvent, mais quelques pauses météos nous offrent, ici et là, des fragments de lyrisme ou des épisodes de turbulences plus agitées.
Dans Rubber Houses, la Vancouvéroise Sabrina Schroeder nous plonge dans un environnement vaguement industriel, avec des échos de machineries hydrauliques. Cela dit, l’espace sonore, bien que textural et empreint de physicalité, est déployé tout en douceur, comme en arrière-plan. Cela dure une bonne dizaine de minutes avant de se transformer radicalement en un drone ambiant aux émaillages sensoriels épars, nous plongeant dans un univers parallèle, sorte de miroir en négatif de la première partie.
La Montréalaise Andrea Young propose la pièce peut-être la pièce la plus ‘’traditionnellement contemporaine’’ du lot avec A Moment or Two of Panic. Une voix solo (Sarah Albu, de No Hay Banda) lévite au-dessus d’une partition chambriste généralement calme, mais broussailleuse, où quelques éclats d’incandescence électronique viennent bouleverser le panorama avec intensité. Une œuvre dont le NEM aimerait certainement s’emparer.
Mauricio Pauly, d’origine costaricienne mais établi à Vancouver et à l’Université Simon Fraser, est représenté par la pièce The Difference is the Buildings Between Us. Celle-ci se développe en entrelacs de sonorités organiques, de roucoulades électros, de white noise en arrière-plan et autres textures ambiophoniques néo-concrètes. Pauly offre une finale des plus surprenantes : des accords de piano presque rachmaninoviens finissent d’égrener une aventure des plus singulières.