Dans la foulée de l’EP The Stories That Tie Us To Trees – Vol. 1, qui évoquait en espagnol et en arabe ses racines culturelles syriennes, la Montréalaise Nadine Altounji a sorti cet automne Enracinées dans l’histoire – Vol. 2. Cette fois, des matériaux caribéens et latino-américains s’ajoutent à cette pop de création moyen-orientale et contribuent à 5 chansons exprimées en français. Nous sommes ici dans une zone hybride où les éléments musicaux du Levant ne dominent pas unilatéralement cette proposition sensible, doublée d’une posture poétique des plus lucides, à la fois humaniste et féministe. Coréalisé par la principale intéressée et le réputé bassiste et beatmaker Mark Alan Haynes (Janet Jackson, Patti Labelle, Gladys Knight), cet EP se veut un rendez-vous avec l’autre, un créer ensemble au-delà d’un vivre ensemble. Un chœur féminin constitué de Nora Toutain, Sarah MK, Nadia Bashalani participent à cette expérience de fusion, s’y juxtaposent des percussions péruviennes de Joseph Khoury, des guitares d’Assane Seck. Guitariste et oudiste de bon niveau, Nadine Altounji est aussi la chanteuse principale de cet EP, la facture de sa voix est sobre et relativement retenue si on la compare à ce qu’elle en fait en arabe et en espagnol sur l’EP précédent. L’effort de cette sono mondiale a été mis plutôt sur la confection de chansons mieux circonscrites selon les critères de la diffusion de masse façon world, donc plus efficaces. Par voie de conséquence, cet approche souscrit davantage au son plus convenu que met de l’avant le label Putumayo.
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