L’Éthiopie est un bassin culturel riche et foisonnant. Fort de multiples influences, de l’Afrique noire à celle, arabe, du Nord, de l’Orient à l’Occident, du Christianisme à l’Islam, des traditions ancestrales à la modernité, tous les contrastes s’y retrouvent sublimés dans un syncrétisme national exceptionnel. Minyeshu est la dépositaire et surtout l’ambassadrice de cette union sacrée à la fois culturelle, intellectuelle et spirituelle. Netsa (qui veut dire libre en langue amharique) porte bien son nom car, tout en revendiquant cet héritage pléthorique, Minyeshu se l’approprie selon ses propres codes et son propre regard. Au final, cela donne l’un des albums les plus remarquables en provenance du continent africain depuis des années.
L’écoute de Netsa vous laissera avec l’impression d’avoir plongé dans un univers sonore qui rappelle à la fois Angélique Kidjo (dont Minyeshu possède la même qualité expressive et le même type de voix belle et typée), Mulatu Astatké et l’éthio-jazz, Konono no 1 et ses sonorités de captation live DIY (Fidel, qui veut dire alphabet, et son chechezeya, un instrument traditionnel rarement entendu), avec quelques éclats de Reggae (Qhakaza Thando), d’Afro-Beat (Ethiyo yo pia), d’un tantinet d’Asha Bosle (Marawa, Abay) et même de Yann Tiersen (Fiker)!
Je l’écoute en boucle depuis une semaine, malgré l’astronomique quantité d’albums que je devrais me mettre dans les oreilles, c’est vous dire!