On suit la trajectoire de la Montréalaise Magi Merlin depuis l’été 2020, soit à la SAT dans le contexte des Domesicle. Son EP Drug Music a ensuite fait monter les enchères au printemps suivant, son spectacle donné à l’Esco en décembre 2021 nous a reconfirmé son immense potentiel. Et voici Gone Girl, enregistrement de 7 titres tous aussi riches que diversifiés. Le compositeur et beatmaker Funkywhat a brillamment contribué à l’édifice de la jeune chanteuse soul/R&B, aussi encline aux pulsations housy ou même aux rugosités dance-punk. Non, elle n’est pas la première ni la dernière à souder les esthétiques soul et électro. Oui, sa voix sensuelle et chaude est typique de plusieurs chanteuses, sur ce territoire, et ne se démarque pas a priori. Et oui, ses chansons comportent assez de sons singuliers et d’inflexions personnelles pour que l’on s’excite le pompon. Non, Magi Merlin n’est pas et ne sera pas une chanteuse générique issue de la téléréalité. Cette jeune artiste fait tant de progrès, en si peu de temps, qu’il est permis de croire à une éclosion internationale dans un avenir proche. Déjà, des médias américains l’ont repérée, déjà elle tourne partout en Occident. Non, il ne s’agit pas d’une carrière gonflée aux hormones.
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