Rrobin et les Mamans du Congo, c’est la rencontre de deux continents, de deux entités qui ont une passion commune : le partage et la musique. Le premier est un producteur de musique électronique français et les Mamans du Congo sont un collectif congolais mené par la chanteuse Gladys Samba. Leur rencontre à Brazzaville en 2019 a donné naissance à cet album mettant en vedette le chant des femmes émancipées congolaises mêlé à des rythmes complexes et des sonorités électroniques. Il s’agit d’un projet que Rrobin a tout de suite accepté puisque depuis sa tendre enfance, il s’amuse à triturer les sons et les bruits qui l’entourent. Sachant que les Mamans du Congo ajouteraient à ses productions des sons de fourchettes, de paniers, d’assiettes et de matériaux de récupération, il ne s’est pas fait prier pour sauter dans l’avion en partance pour Brazzaville.
Au fil des neuf pistes qui composent cet album, s’enchaînent berceuses ancestrales et chants féministes engagés. Plus que concluant, ce premier essai nous fait voyager et nous plonge dans cette culture congolaise si chère aux mamans et mères de famille. L’alchimie des deux styles musicaux est parfaite. Ni l’un ni l’autre ne prend l’ascendant. Sur certaines pistes, comme Ngaminke ou Bordel de rap, les chants viennent même apaiser les rythmes soutenus. Les mélodies se marient et donnent vie à ces fervents chants engagés. Très bien exécuté, le travail de mixage et d’ajout d’instruments locaux est à souligner. Ainsi, sur Mwana Wu Dila les chants se marient avec une belle transparence aux sonorités plus discordantes qui portent la marque de Rrobin. Quant au titre Perle précieuse, berceuse d’antan jouée a cappella qui clôt l’album, il donne carrément la chair de poule et pousse à appuyer de nouveau sur « play ».