La découverte de ce mystérieux objet lyrique nous venant de Paris peut être attribuée à l’atelier de conception graphique complètement pété La brigade cynophile — dont la Cinémathèque québécoise a hébergé une expo en octobre grâce au travail de curation de l’artiste visuelle et sonore Marie-Douce St-Jacques, on la salue — qui en a conçu la jaquette. Une réflexion qui me traverse souvent : un ou une artiste avec de bons goûts en matière d’arts visuels doit quand même avoir des choses intéressantes à proposer au plan de la musique. Je ne me suis pas trompée dans le cas de Johana Beaussart.
Johana Beaussart, qui est vocaliste, compositrice et artiste sonore, façonne de riches petits mondes narratifs et lyriques en seulement sept pièces, qui allient onirisme et folklore d’ascendance païenne. Comme l’indique le descriptif de son travail sur son profil Bandcamp, l’artiste a développé un « travail vocal jouant sur les notions d’illusion, d’imitation et de narration », et on n’aurait pu mieux exprimer ce que l’on ressent à l’écoute de cet album évocateur. Son premier, paru en mai dernier, s’intitulait KOLOKOKSTA, et propulsait l’audience aux confins du cosmos. Ce deuxième projet, dont le titre ne peut qu’intriguer, raconte des histoires peuplées de personnages explorant leur rapport à la terre et aux animaux. Voix travaillées, percussions solennelles, arrangements électro fantomatiques et field-recordings font de cette bande sonore fictive un univers des plus fascinants. Mention spéciale à l’élaborée Cavalcade Coco, sorte de rite initiatique druidique.