Pour soutenir ses artistes contraints d’annuler leurs tournées, le label indépendant Sacred Bones sort exclusivement sur Bandcamp une compilation dont la totalité des revenus sera versée aux artistes contributeurs. Fondé en 2007 à New York, le discret mais néanmoins influent label démontre un goût prononcé pour les musiques expérimentales sombres, mystérieuses ou cathartiques. Toutes les publications sont signées d’un triangle noir entouré par un ouroboros, interprétables comme des symboles de la sagesse divine omniprésente dans le monde. Chaque artiste possède une vision spirituelle profonde de l’existence, qui se manifeste par une esthétique ténébreuse, percée d’une lumière vitale intrinsèque. Les Biélorusses de Molchat Doma, dernières recrues du label, créent un son post-punk rétro et glacial sorti tout droit d’un poste de radio du bloc soviétique des années 1980. Dans la même veine, Black Marble offre des chansons lugubres de cold wave inspirées par New Order. Pour le côté noise, on trouve la collaboration entre Uniform et The Body, qui partagent leur philosophie nihiliste écrasante incarnée en un puissant mur du son apocalyptique, ou encore Pharmakon, avec son death-noise industriel (auto) destructeur. Moon Duo, un des premiers adeptes du label, nous propose une expérience spatiale de krautrock funky aussi colorée et contemplative qu’un trip sous hallucinogène. Le groupe chilien Föllakzoid crée un rituel gnostique hors du commun, où les réverbérations de techno minimaliste transcendent l’âme et effacent tout repère rationnel et spatio-temporel. On y trouve également du matériel de Blanck Mass, Jenny Hval, SPELLING et Hilary Woods, qui vient de sortir Birthmarks, un album de folk industriel poétique enregistré lors de sa grossesse. Durant la période sombre et pleine de doutes que nous vivons, cette compilation pourrait bien nous aider à trouver notre propre lumière spirituelle intérieure et, qui sait, peut-être en tomber amoureux.
Tout le contenu 360
Interview
Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert
Par Alain Brunet
Interview jazz
Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita
Par Alain Brunet
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens
Par Réjean Beaucage
Critique d'album musique de film 2025
Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor
Par Frédéric Cardin
Critique d'album électronique/classique occidental/classique 2025
LMNL – Rainbow
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Tamara Stepanovich – Organised Delirium
Par Frédéric Cardin
Critique d'album expérimental / contemporain/expérimental/rock 2025
stef.in – Icterus II
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion
Par Frédéric Cardin
Critique d'album électronique/dream pop/pop 2025
Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa
Par Frédéric Cardin
Critique d'album expérimental / contemporain 2025
No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Hypercube – The Force for Good
Par Frédéric Cardin
Interview expérimental / contemporain
Un 41e FIMAV en transition : Scott Thomson explique
Par Alain Brunet
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Coalescent Quartet – The Wall Between Us
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025