Il était une fois Daniel, un jeune Hullois qui servait parfois la messe à l’église catholique, avant que sa mère ne les foute dans la voiture, ses deux sœurs, son frère et lui, pour fuir vers Hamilton. Quelques années plus tard, Daniel et son frère Robert, désormais Hamiltoniens, accueillaient dans leur humble studio d’enregistrement des quatuors gospel qu’un organisme chrétien amenait en tournée au Canada. Dès cette époque où son frère et lui enregistrèrent plusieurs albums gospel pour ces quatuors, Daniel souhaita faire lui-même un album où figureraient des harmonies vocales du même type. Les années passèrent et Daniel devint l’un des réalisateurs les plus en vue de la musique populaire. À ce titre, il côtoya des musiciens à tendance mystique, dont le célèbre troubadour Bob Dylan, ainsi que Bono, le chanteur le plus messianique des 40 dernières années en Occident. Puis, Daniel collabora et se lia d’amitié avec les frères Brady et Brian Blade, tous deux batteurs, dont le paternel officie comme pasteur à l’église Zion Baptist de Shreveport, en Louisiane. L’orchestre de l’église s’appelle Hallelujah Train et Daniel s’y joint à l’occasion comme guitariste. Daniel n’est plus tout à fait jeune – il deviendra septuagénaire en septembre prochain –, mais la flamme musicale brûle plus fort que jamais en lui. Un jour, il n’y a pas si longtemps, il a proposé à Johnny Shepherd, directeur musical et organiste du Hallelujah Train ainsi que formidable chanteur, de faire un album gospel avec lui. Johnny a dit oui, à condition que les chansons soient porteuses de messages édifiants. Onze pièces ont donc été composées et écrites par Johnny, le guitariste Rocco DeLuca et Daniel, avec un petit coup de main du bassiste Jim Wilson. L’enregistrement eut d’abord lieu au studio Silverlake à Los Angeles, puis prit fin à Toronto dans un studio qui était auparavant un temple bouddhiste. L’album s’intitule Heavy Sun mais aurait pu s’appeler La vie de Daniel, puisque sa parution fait se concrétiser un projet vieux de plus d’un demi-siècle et qu’il est constitué, outre l’orgue et les harmonies gospel, d’éléments tous chers à Daniel, comme les sonorités ambient, les accords de guitare lunaires, le dub, les entrelacs synthétiques, les sédiments de basse hypnotique et les récits spirituels. Le nom de famille de Daniel est Lanois. Son gospel vous revigorera.
Tout le contenu 360
Interview classique/classique occidental
Constantinople | Kiya Tabassian nous parle de Dimitrie Cantemir
Par Michel Labrecque
Interview classique occidental/classique
SMCQ | Comment vivre différentes temporalités? Sandeep Bhagwati propose une vaste métaphore
Par Alain Brunet
Interview Afrique/traditionnel
Oumou Sangaré | La superdiva du Wassoulou chante Timbuktu à MTL
Par Alain Brunet
Interview électronique/pop
Totalement Sublime| Totalement Immersif | L’univers ambient d’Albédo et Parhélie à la SAT
Par Jacob Langlois-Pelletier
Interview rock/électronique/Experimental/pop
À la table d’Annie-Claude Deschênes : entre ustensiles et expérimentation sonore
Par Louise Jaunet
Critique de concert
Université de Montréal | L’au revoir grandiose de Jean-François Rivest
Par Elena Mandolini
Interview classique/classique occidental/jazz
OSL | Naomi Woo | Musique du Nouveau Monde
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album folk/americana/Chanson francophone/rock 2024
Jeannot Bournival – Confiture Printemps Comète Moustache Molle
Par Michel Labrecque
Critique d'album classique/jazz 2024
Nadia Labrie – Flûte passion – Claude Bolling : Suite for Flute and Jazz Piano Trio
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2024
David Jalbert – Prokofiev : Piano Sonatas vol. II
Par Frédéric Cardin
Interview électronique/pop/rock/jazz
Hawa B or not Hawa B ? L’EP « sadder but better » y répond !
Par Alain Brunet
Critique de concert
Willows et Soleil Launière : Une soirée post-éclipse lumineuse
Par Michel Labrecque
Critique de concert classique/classique occidental
L’Iran féministe de Bahar Harandi
Par Frédéric Cardin
Critique de concert classique/classique occidental/Afrique