Des rives de la mer Baltique nous arrive Elizabete Balčus, auteure, compositrice et interprète de chansons protéiformes. À Rome, madame Balčus s’est initiée au chant opératique dans un illustre conservatoire nommé Santa Cecilia, qui eut jadis comme élève un certain Ennio Morricone. À Riga, en Lettonie, elle étudia la pop et le jazz à l’école de musique Jāzeps Vītols. En 2011, elle fit paraître Wooden Horses, un microalbum d’obédience plutôt folk. Puis en 2016 Elizabete Balčus lança Conarium, un luxuriant recueil comptant douze chansons originales et une reprise de CocoRosie. Et voici, six ans plus tard, Hotel Universe, album de dix pièces d’une beauté inquiétante. Cette expérience auditive se compare-t-elle à l’écoute, sous LSD, d’un album de Loreena McKennitt? Est-ce que, l’effet synesthésique aidant, les mélopées celtiques de la bardesse ontarienne se pareraient des percussions qu’on n’entend pas venir, des diverses dentelles synthétiques, du saxo concupiscent et des flûtes dionysiaques que l’on entend chez Elizabete Balčus? Toujours est-il qu’on a affaire ici à une créatrice que les arrangements foisonnants ne rebutent pas. Au gré de chansons aux noms à la fois évocateurs et loufoques qui s’apparentent à des noms d’œuvres de Pedro Almodóvar ou de Margaret Atwood (Until You’re Flesh Free, Narcissism Purgatory, The Skin I Live in, Ouroboros, Get Naked, Venus Flytrap ou, ma préférée, Asparagus or Brussels Sprouts?), miss Balčus nous en fait ouïr de toutes les couleurs. Elle va butiner ici chez Björk, là chez Laurie Anderson, sans jamais s’attarder. Les musicophiles férus de taxinomie risquent ici de se taper une migraine, tant les pièces touchent à divers sous-genres sans jamais s’y poser : synth-pop, folktronica, folk de chambre, pop de chambre, électroacoustique, folk baroque, electronica, art-pop, ambient-pop et tutti quanti. Elizabete Balčus est une créatrice insaisissable, et c’est tout à son honneur artistique.
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