Rythme de trap sur trémolo furieux et blast beat black metal? Personne ne soupçonnait souhaiter autant l’existence d’une telle combinaison avant d’entendre « Adrif into Collapse », huitième titre de Omniverse Consciousness. Cet heureux mélange n’est qu’une des multiples surprises que réserve le premier album de Doedsmaghird, projet satellite sorti de nulle part, gracieuseté de membres du très avant-garde groupe Dødheimsgard.
Si ce nouveau projet dirigé par le musicien norvégien Vicotnik (Yusaf Parvez) avait aisément pu paraître sous la bannière de Dødheimsgard, c’est qu’il est bel et bien conçu comme un alter ego de ce dernier. L’univers sonore de Doedsmaghird est donc bien familier pour les amateurs de black metal avant-gardiste. On retrouve sur Omniverse Consciousness une profusion de synthétiseurs, d’éléments électroniques, de voix bizarroïdes et d’arrangements éclatés. Cela orne les morceaux qui sont, dans leur structure, souvent plus près du black métal traditionnel que la trajectoire qu’a prise Dødheimsgard depuis quelques albums. En effet, même si certaines pièces durent jusqu’à huit minutes, les réflexes guitaristiques sont plus près des racines du genre, enchaînant les trémolos perçants et les valses en tonalités mineures. Les structures y sont plus conventionnelles, bien que hautement colorées par les arrangements hors du commun.
À l’écoute de cet album, on jurerait qu’il s’agisse d’une tentative de retour aux sources manquée. Un désir de créer plus simplement, plus crûment, mais qui aurait finalement cédé à une trop grande impulsion curieuse et exploratoire. Le résultat n’en est pas moins phénoménal. Après l’excellent Black Medium Current sorti l’an dernier, Omniverse Consciousness agit un peu comme un album surprise de Dødheimsgard dont on n’aurait jamais pu soupçonner la confection.