Depuis sa naissance il y a maintenant trente ans, la formation britannique Tindersticks marche sur le mince fil qui sépare le renouvellement et la redite. Disque après disque, Stuart Staples et ses dandys mélancoliques creusent le même sillon, celui des chants d’amours déçues. Après douze albums, force est d’admettre qu’ils ont réussi l’exploit de s’en tenir à ce registre tout en rebrassant les cartes à chaque fois. La présente pandémie a fait faire à ces équilibristes de la pop de chambre quelques pas de plus sur la corde raide en les forçant à annuler leur dernière tournée pour se plonger dans une nouvelle aventure qui désorientera même les initiés. Exit les orchestrations léchées des albums précédents. Elles cèdent le terrain à des boucles rythmiques électroniques et des arrangements squelettiques. Avec ses onze minutes au compteur, sa ligne de basse entêtante et son rythme hypnotique, Man Alone (Can’t Stop the Fading) est une entrée en matière radicalement déstabilisante. Ensuite, les ambiances narcotiques de la planante I Imagine You, ne nous ramènent pas en terrain plus connu. Puis, la bande de Notthingam enchaîne trois réinventions plus que probantes en revisitant Neil Young, Dory Previn et Television Personalities. La surprise qui nous attend par la suite est de taille puisque Tue-moi – qui n’a rien à voir avec la ballade popularisée par Dan Bigras ou Laurent Voulzy – est chantée en français par Staples qui n’est accompagnée que d’un piano. Il s’agit d’une très touchante élégie inspirée des funestes évènements du Bataclan en 2015. Pour conclure, The Bough Bends est un autre morceau-fleuve de plus de neuf minutes sur lequel la formation, qui s’est rarement montrée aussi ambitieuse, semble contempler le chemin parcouru jusque-là avant d’emprunter de nouveaux sentiers non balisés. Décidément, après trois décennies de loyaux services, ces chantres du cafard n’ont pas dit leur dernier mot.
Tout le contenu 360
Interview expérimental / contemporain
Centre PHI | FYEAR, explosion poétique dans un octuor de puissance
Par Alain Brunet
Critique de concert classique occidental/classique
Arion Orchestre Baroque et SMAM | Et la royauté fut comblée !
Par Alexis Desrosiers-Michaud
Interview classique occidental/classique
Akousma | 23e édition présentée par son directeur artistique
Par Alain Brunet
Critique de concert classique occidental/classique
Les Violons du Roy | Émotions et plaisir avec une voix tranchante pour Bach
Par Alexandre Villemaire
Critique de concert classique occidental/classique
Ensemble Caprice | JSB, humour, pertinence, vrai et faux intrus…
Par Alexis Desrosiers-Michaud
Critique d'album classique occidental/classique 2024
Eldritch Priest – Dormitive Virtue
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique/Musiques du Monde 2024
Amir Amiri Ensemble – Ajdad Ancestors : Echoes of Persia
Par Frédéric Cardin
Critique de concert classique occidental/classique
FLUX | Architek Percussions : super musique, maudite technologie!
Par Frédéric Cardin
Interview classique occidental/classique
Arion Orchestre Baroque et SMAM | Handel et les Fastes royaux d’Angleterre
Par Alain Brunet
Critique de concert électronique/expérimental / contemporain
FLUX | Phew, prestation de maître
Par Alain Brunet
Interview classique/classique occidental
Louise Bessette en Nouvelle-Angleterre… chez Ives et MacDowell
Par Marianne Collette
Critique d'album classique occidental/classique 2024
London Symphony Orchestra – Elijah
Par Alexis Desrosiers-Michaud
Critique de concert Brésil
Florence K : un spectacle tout en douceur et … en humour
Par Sandra Gasana
Critique de concert rock/soul/R&B
Yard Act est une bouffée d’énergie nécessaire avec une endurance de 100 %
Par Stephan Boissonneault
Quoi voir expérimental/expérimental / contemporain/rock
Yoo Doo Right – Eager Glacier
Par Stephan Boissonneault
Critique d'album rock/Chanson francophone/americana 2024
David Bujold – Le sol ou le ciel
Par Michel Labrecque
Critique de concert classique occidental/classique