Au détour d’un chemin synaptique, dans l’encéphale musical de Pascal Dumont-Julien, Madame Wire rencontra naguère Monsieur Malajube; ils fraternisèrent et produisirent un rejeton qu’ils nommèrent Julien Dumont, en hommage à leur cerveau-hôte. Le petit Julien fut confié à une nourrice chevronnée, Madame Indochine, qui le gava illico et le sevra presto. Julien, précoce comme pas un, lança peu après son premier album, qu’il intitula Constance perdue.
Puis, Constance perdue nous est abouti entre les oreilles et nous avons dû constater, un sourire mi-béat mi-satisfait aux lèvres, que nous tenions là un opus melancholium de choix, dans le secteur new wave et post-punk de l’univers, avec des touches occasionnelles de musique planante rétro (cf. Vangelis, époque Spiral). Opus créé ici, par-dessus le marché. « Y’a pas d’amour – C’est vide autour », chante Julien dans la pièce Boréalie. De fait, la Constance du titre semble donner au narrateur pas mal de fil sentimental à retordre.
Jeune vétéran ayant notamment fait ses armes au sein des formations sans compromis Moussette et Bateau Noir, Julien a écrit tous les textes, sauf celui d’Un autre monde, qui provient de Jean-Louis Aubert (Téléphone). Cette reprise est d’ailleurs l’une des pièces – l’autre est Pour toujours – dont la guitare cristalline évoque Indochine.
Rayon exécution, Julien s’est adjoint Chantal Ambridge au chant, Thomas Augustin (Malajube) aux claviers, Frédéric Sauvé à la basse, Simon Bilodeau à la batterie et Rémy Nadeau-Aubin à la guitare. Rayon partitions, Julien a fait équipe avec Jean-François Mineau (un collègue de chez Bateau Noir), ainsi qu’avec les susmentionnés Chantal Ambridge, Frédéric Sauvé et Thomas Augustin, qui a réalisé conjointement, avec Julien, ce court – 28 minutes – mais fort substantiel album.