Ben Chasny porte à lui seul l’étendard Six Organs of Admittance depuis un peu plus d’une vingtaine d’années. Ce digne descendant de John Fahey et Robbie Basho a amené sa guitare – dont il joue de façon virtuose – sur plusieurs terrains : folk bucolique, drone hypnotique, rock psychédélique, visitant autant les plaines americana que les ragas de l’Orient.
Les sonorités électroniques qui ouvrent Companion Rises semblent vouloir nous annoncer que Chasny y ratissera de nouveaux territoires. C’est le cas, mais cette petite touche synthétique n’est qu’une des composantes du son global de l’album. Le musicien a plutôt pigé des éléments ici et là dans l’ensemble de sa carrière : picking instantanément reconnaissable à la guitare acoustique, solos acides à l’électrique, rythmique orientalisante sur Black Tea… Il a ensuite saupoudré le tout de quelques interventions électroniques. Il s’en passe des choses, sur ce disque!
Un peu trop, pour être honnête. Après plusieurs écoutes, nous cherchons toujours du solide où poser l’oreille derrière cette vapeur chatoyante. Le chant est beaucoup trop loin dans le mix et les mélodies sont ténues. Au passage, quelques pièces font mine de se distinguer du lot (les plus dénudées : la chanson-titre, Black Tea, Haunted and Known), mais une fois l’album terminé, il ne nous en reste que bien peu de souvenirs.