Pour quelqu’un qui semble avoir été happé par un simulacre synthétique des années 70, la Torontoise Jess Forrest demeure bien ancrée dans l’ici et maintenant. L’an dernier, elle a accompagné d’une bande sonore originale la projection du très particulier film de science-fiction vintage de John Boorman Zardoz au Royal Stompbox de Toronto. Elle a aussi composé la musique de l’émission de télé pour enfants Robotik, fait la première partie de Faust et Silver Apples, et lancé deux albums sous le nom de Castle If, dont, en 2017, Plant Material, un hommage entièrement artificiel à ce qui est organique. Peut-elle pousser plus loin la prétention ? Le titre de son nouveau EP, Beyond !, semble l’indiquer.
À la manière des musicothèques, Forrest donne des résumés succincts de chaque pièce, permettant ainsi à votre humble serviteur de s’absenter brièvement, le temps de se préparer un café et de nourrir ses satanés chats pour qu’ils se taisent.
Starlight, 3:44, « sonate synthétique avec sons électroniques abstraits ». Leap Year, 2:50, « inquiétant hymne spatial rythmé avec arpèges et tambours acoustiques ». Beyond, 3:14, « thème pop rythmé avec éléments disco et trilles de synthé ».
Bon, je suis de retour. Vous voyez ? Très bien. J’ajouterai simplement ceci : la maîtrise de Forrest des synthétiseurs modulaires et des clichés aussi amusants qu’irrésistibles de l’âge d’or du genre est telle que son travail devrait intéresser tous les fans dudit genre.