Cet album pourrait aussi s’appeler ‘’Merveilles de l’orchestre moderne’’, car toutes les œuvres au programme, également des premières mondiales, sont de resplendissants bijoux d’orchestration contemporaine, toutes dans un style néo-romantique qui évoque la grande musique de film. En écoutant la Three-Piece Suite from Powder Her Face de Thomas Adès, on est frappé par les accointances avec la musique de Danny Elfman, surtout pour l’utilisation très éclaboussante de l’orchestre. Et puis le concerto pour trombone qui n’en porte pas le titre Stargazer, de Jonathan Dove nous projette dans une béatitude en apesanteur cosmique, comme si l’on lévitait dans un décor étoilé. Eurydice est une suite tirée d’un opéra de Matthew Aucoin, qui place le célèbre personnage du mythe grec au centre de la narration, plutôt que son célèbre amant, Orphée, Ici encore, la musique est magistralement écrite et évocatrice du voyage vers les Enfers, le retour avorté et le sentiment de perte final de cette histoire. Le mouvement final, The Walk, est d’une grande puissance dramatique. Superbe. Du même compositeur, Heath est aussi une fresque frémissante de couleurs alors que la Liar Suite de l’opéra Marnie de Nico Muhly emprunte logiquement à l’univers hitchcockien de Bernard Herrmann, collaborateur musical essentiel du réalisateur, mais avec l’ajout des techniques post-minimalistes de Muhly.
Le BBC Symphony sous la direction affirmative de Timothy Redmont est splendide et convie les mélomanes friands et friandes de symphonisme envoûtant à un véritable festin sonore.