Le dernier album The Garden de Basia Bulat annonce les couleurs de ce nouveau printemps sur le point de fleurir, en nous offrant une proposition d’une heure de réinterprétation de son répertoire, comme pour aller visiter les roses d’une fable qui ont poussé dans le jardin de la Belle et la Bête. Entourée d’un quatuor à cordes (John Corban et Tomo Newton aux violons, Jen Thiessen à l’alto, Zou Zou Robidoux au violoncelle), de Sarah Pagé à la harpe, de Ben Whiteley à la contrebasse et d’Andrew Woods au mellotron, Basia Bulat réussit à mêler le côté chaleureux et charmant de ses racines populaires folk et country avec l’élégance et la technicité de la musique classique dite savante. À travers cette hybridation, on devine l’influence d’une signature esthétique qui pourrait bien provenir des collaborations réalisées avec l’artiste Meg Remy (U.S. Girls). Depuis plusieurs années, on peut en effet voir se développer à la fois la collaboration artistique et l’amitié de ces deux femmes, l’une américano-canadienne et l’autre canadienne d’origine polonaise, alors qu’elles se soutiennent mutuellement dans leur double vie de maman et d’artiste. L’idée de cette inspiration orchestrale est née lors de performances de musique de chambre réalisées avec des ensembles et que l’artiste voyait d’abord comme éphémères et ancrées dans le moment présent. Selon ses propres mots, la chanson titre The Garden a été écrite durant une période douloureuse où son état d’esprit était déformé. Comme un point d’ancrage, cette chanson a réussi à la prendre par la main et à l’aider à respirer, pour garder un état d’esprit éveillé avec un regard tourné vers l’avenir. Ayant réussi à rompre un mauvais sortilège du passé, The Garden nous dévoile une artiste qui s’est pleinement trouvée et immortalise, telle une délicate broderie folklorique traditionnelle, l’éclosion féérique d’une maman en fleur.
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