Dans le film d’animation japonais Paprika, Atsuko Chiba est une psychiatre qui traite les maladies mentales de ses patients en entrant dans leurs rêves et leurs traumatismes. Dans l’univers du label Mothland, Atsuko Chiba ne cherche pas à s’immiscer dans nos têtes mais utilise un dispositif de visuels manipulés en direct lors de leurs performances. Depuis l’EP The Memory Empire, le groupe met en lumière les parties sombres et cachées de la société, pour lever un non-dit et partager sa sensibilité à une certaine détresse de notre époque.
Atsuko Chiba multiplie les expérimentations et revient pour cet album avec un son plus orchestral (avec la prestation du quatuor à cordes Quator Esca), qui plaira aux fans de The Mars Volta, Beak> et Spirit of the Beehive. Conservant l’attitude et le côté cérébral du style post-rock, l’album dénonce la militarisation de la langue et réussit clairement à se distinguer stylistiquement du rock alternatif grand public.
Water, It Feels Like It’s Growing reflète les différences et les similitudes entre nos environnements et notre réaction à ses humeurs, alors que le désespoir vole la lumière, que les rêves se dérobent sous nos pieds et que l’idée de vengeance s’installe. S’il y avait un ennemi dans ce combat, il aurait évidemment déjà perdu. Plutôt qu’une hypothétique destruction d’un futur mortel, « Seeds » s’enracine dans la métamorphose du vivant qui grandit dans l’épreuve, comme « Link » brise les confusions de l’erreur en révélant une vérité fossilisée dans un labyrinthe. Même si l’album est parfois inégal, on appréciera de voir le groupe se révéler pleinement sur scène, le 10 mars prochain, pour le lancement de leur album à la Sala Rossa.