Afropentatonism est le titre d’une première collaboration entre le bluesman du désert Alhousseini Anivolla et le guitariste ethio-jazz Girum Mezmur. Chanteur, guitariste et bassiste, le Nigérien Alhousseini Anivolla s’était fait connaître en tant que frontman du groupe Etran Finatawa mais aussi par ses propres projets dès 2012. Quant à Gimur Mezmur, ce superbe guitariste est fort d’une expérience énorme en Afrique de l’Est et s’affirme parmi les incontournables de la relance musicale à Addis Abeba, au terme d’une noirceur culturelle sous les pouvoirs autoritaires. Microrappel ? Dès la fin des années 50, la modernité éthiopienne s’est exprimée musicalement mais elle a connu une renommée mondiale bien après l’expatriation en Europe de ses éléments-clés. L’éthio-jazz percole assez loin du blues touareg, les deux styles sont néanmoins reliés par la culture du désert, présente partout au Niger et aussi dans la partie septentrionale de l’Éthiopie. L’éthio-jazz puise dans les traditions du Nil, au confluent des civilisations africaines et arabes, mais aussi dans le R&B, le funk et le jazz nord-américains. Quant au blues du désert, il est l’ancêtre direct du blues afro-américain, mais on en ressent la nette distinction dans le jeu, dans le ton, dans le caractère direct et lucide des déclamations, dans les inflexions vocales et bien sûr dans l’instrumentation même si elle est électrifiée. Dans le cas qui nous occupe, la rencontre de ces deux courants musicaux d’Afrique du Nil et d’Afrique saharienne se construit essentiellement sur l’exploitation des gammes pentatoniques (à cinq hauteurs de son), ces fameuses échelles à l’origine du blues. Dans cet Afropentatonism, on observe que l’éthio-jazz exhale plus de richesse harmonique et aussi rythmique (alternances binaires/ternaires), ce qui n’enlève strictement rien aux grooves hypnotiques de ce blues ensablé du Niger. Chose certaine, la rencontre se produit entre ces deux grands courants d’Afrique. L’échange y est équitable, inspiré, engagé.
Tout le contenu 360
Interview Afrique
Dicko Fils : sur La route de l’engagement et de la modernité du peuple peul
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Ana Krstajić et Joey Reda – Confluence
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
CC Duo/collectif9 – Re/String
Par Frédéric Cardin
Critique d'album Chanson francophone/pop/rock 2025
Major.Moran – Bunker à ciel ouvert
Par Michel Labrecque
Critique d'album classique occidental/classique/période moderne 2025
Ensemble ArtChoral, Matthias Maute : Art Choral vol. 6 : Moderne
Par Alexis Desrosiers-Michaud
Interview classique occidental/classique
Les 24 voix du CMIM : un aperçu de l’édition 2025 avec sa directrice artistique, Shira Gilbert
Par Alexandre Villemaire
Interview classique occidental/classique/période moderne
Matthias Maute et l’art choral: du baroque au moderne, les plus récentes parutions de l’Ensemble ArtChoral vues par son directeur artistique
Par Frédéric Cardin
Interview rock/expérimental / contemporain/jazz
Roxy & Elsewhere + Apostrophe = Rox(Postroph)y: au nom du père et du fils Zappa
Par Réjean Beaucage
Critique d'album blues/americana/rock 2025
Othello Tunnels – Tunnel Rock EP
Par Stephan Boissonneault
Critique d'album folk/americana/expérimental/expérimental / contemporain/pop 2025
Jonathan Personne – Nouveau Monde
Par Stephan Boissonneault
Interview classique occidental/classique/expérimental / contemporain
OSM | La genèse en yoruba, façon Philip Glass et Angélique Kidjo
Par Alain Brunet
Critique de concert expérimental / contemporain