classique / post-romantique

Virée classique | Les planètes de Holst : séduisant dans un espace intersidéral… pas tout à fait silencieux

par Sami Rixhon

Sans être transcendante, la performance des mythiques Planètes de Gustav Holst par l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), donnée hier soir à la Maison symphonique, était séduisante, et lançait les festivités en salle de cette 12e Virée classique sur une bonne note.

Le premier mouvement, Mars, celui qui apporte la guerre, est convaincant, et laisse entrevoir un orchestre en pleine maîtrise. Les attaques « star warsiennes » sont précises, impitoyables et lourdes à la fin du mouvement, et l’équilibre entre les sections est réussi. Le seul reproche, c’est qu’il me semble parfois manquer de subtilité dans les nuances entre les différentes planètes (même dans un seul mouvement) : dans un poème symphonique aussi profondément imagé que ce chef-d’œuvre de 1917 de Holst, ça enlève une partie de l’expérience.

Des tableaux comme Mars, celui qui apporte la guerre ou Jupiter, celui qui apporte la gaieté s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de la Virée classique : les mélodies sont mémorables, accessibles, et quand l’OSM décide d’y aller au maximum, c’est d’un grandiose brillant. D’autres planètes sont pourtant plus difficiles d’accès, poussant les oreilles curieuses dans des recoins jusque-là insoupçonnés, comme Uranus, le magicien, à la superposition rythmique éclatée et audacieuse.

Toutefois, même si l’événement se veut accessible au grand public, il faudrait peut-être apprendre à certaines personnes dans la salle le b.a.-ba des codes de la musique classique. Ou le savoir-vivre, rien que ça.

D’ailleurs, ce public néophyte, parlons-en. S’il est magnifique de voir des personnes de tous les horizons découvrir les joies de la musique classique pour la première fois, ce n’est pas pour autant qu’il faut excuser à ces débutants des comportements complètement irrespectueux pendant un spectacle.

Habituée à l’inévitable opéra de la toux, la Maison symphonique accueillait cette fois-ci, à son grand désarroi, une éreintante symphonie de chuchotements et de sonneries de téléphone peu discrètes. De tous les côtés.

Une (dés)honorable mention au couple juste derrière-moi, incapable de ne pas placer plus de dix secondes un commentaire dont on se serait bien passé tout le long du spectacle. Si c’est pour casser les pieds de la rangée en entier, autant rester à la maison, à écouter Les planètes sur votre bête enceinte. Parce que, clairement, nous n’avions pas affaire ni à des mélomanes, ni à des audiophile… À des parasites sonores.

Neptune, le mystique, avec son chœur de femme judicieusement dissimulé pour la surprise derrière la scène, conclut d’une jolie manière cette soirée en demi-teinte. Demi-teinte, dis-je, et ce ne sera pas la faute de l’OSM.

Crédits photo : Antoine Saito

Publicité panam

Tout le contenu 360

Virée classique | Les planètes de Holst :  séduisant dans un espace intersidéral… pas tout à fait silencieux

Virée classique | Les planètes de Holst : séduisant dans un espace intersidéral… pas tout à fait silencieux

Virée classique | Orchestre de cuivres Griffon : de l’Écosse à l’Italie

Virée classique | Orchestre de cuivres Griffon : de l’Écosse à l’Italie

Afrikan : un tout nouveau festival de musique et culture d’Afrique est lancé

Afrikan : un tout nouveau festival de musique et culture d’Afrique est lancé

Domaine Forget 2025 | Le Winterreise de Schubert dans les doigts et dans la voix de Rachel Fenlon

Domaine Forget 2025 | Le Winterreise de Schubert dans les doigts et dans la voix de Rachel Fenlon

Virée classique 2025 | Composer pour l’octobasse: un défi de taille?

Virée classique 2025 | Composer pour l’octobasse: un défi de taille?

Festival des traditions du monde de Sherbrooke (FTMS): la diversité d’aujourd’hui, bien au-delà des folkores 

Festival des traditions du monde de Sherbrooke (FTMS): la diversité d’aujourd’hui, bien au-delà des folkores 

Virée classique| Le pianiste Martin Helmchen : passion et intensité jusqu’au bout des doigts

Virée classique| Le pianiste Martin Helmchen : passion et intensité jusqu’au bout des doigts

Virée classique | Orchestre de Jeux Vidéo : Quand Mère Nature rencontre carte mère

Virée classique | Orchestre de Jeux Vidéo : Quand Mère Nature rencontre carte mère

12e Virée classique de l’OSM expliquée par Marianne Perron | La nature sublimée par la musique

12e Virée classique de l’OSM expliquée par Marianne Perron | La nature sublimée par la musique

Virée classique | Le coup d’envoi au Stade olympique, plus qu’un buffet populaire

Virée classique | Le coup d’envoi au Stade olympique, plus qu’un buffet populaire

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Vendredi sur Mer – Malabar Princess

Vendredi sur Mer – Malabar Princess

Tommy Crane/David Binney – The Isle

Tommy Crane/David Binney – The Isle

Présence autochtone | Forestare : la force tranquille de la musique et des valeurs

Présence autochtone | Forestare : la force tranquille de la musique et des valeurs

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Curtis Nowosad – I am doing my best

Curtis Nowosad – I am doing my best

George Crotty Trio – Heart Music

George Crotty Trio – Heart Music

Quatuor Bozzini – Owen Underhill : Songs and Quartets

Quatuor Bozzini – Owen Underhill : Songs and Quartets

Tina Leon – Push & Pull

Tina Leon – Push & Pull

Sean Clarke – A Flower for my Daughter

Sean Clarke – A Flower for my Daughter

English National Opera Orchestra/Martyn Brabbins – Havergal Brian : Agamemnon; Sinfonia tragica; Symphony no 12

English National Opera Orchestra/Martyn Brabbins – Havergal Brian : Agamemnon; Sinfonia tragica; Symphony no 12

The Curious Bards – Sublimation : Songs and dances from 18th-century Scandinavia

The Curious Bards – Sublimation : Songs and dances from 18th-century Scandinavia

Ensemble Masques/Olivier Fortin – Bach, Telemann & Albinoni: Concerti

Ensemble Masques/Olivier Fortin – Bach, Telemann & Albinoni: Concerti

Inscrivez-vous à l'infolettre