L’équipe de PAN M 360 est très présente à la Virée classique, présentée par l’OSM. Sur le terrain, dans les activités gratuites et les concerts en salle, Alain Brunet, Alexis Desrosiers-Michaud et Alexandre Villemaire rendent compte de ce qu’ils ont vu et entendu aux évènements présentés à Montréal jusqu’au 18 août.
Il s’agissait sur papier d’une première qui n’avait pas son pareil. Pour la première fois dans son histoire, l’Orchestre symphonique de Montréal recevait sur les planches de la Maison symphonique un ensemble de musique traditionnelle pour un concert commun. Et pas n’importe lequel ; Constantinople, ensemble bien connu et implanté dans le paysage musical montréalais et québécois. Le choix de la collaboration avec Constantinople s’imposait, son identité et sa pratique étant, comme l’a rappelé son directeur artistique Kiya Tabassian, le dialogue et le métissage entre les univers musicaux. Une vision que partage aussi Rafael Payare.
Si nous pouvons dire qu’il y a effectivement eu un dialogue, le concert auquel nous avons eu droit a montré que la conversation, elle, mériterait de gagner en profondeur. Alors que l’on s’attendait à voir et entendre une interaction entre l’orchestre et les musiciens de Constantinople, nous avons eu droit à un échange de questions-réponses où les interventions virtuoses de Constantinople des pièces de Dimitrie Cantemir étaient intercalées entre des extraits de la suite Peer Gynt de Grieg, jouées avec ferveur et maîtrise par l’OSM. Peer Gynt est logique thématiquement, le personnage éponyme du conte d’Ibsen incarnant la figure du voyageur qui, au cours de son récit, s’établira pendant un temps en Afrique du Nord. Malheureusement, le maillage avec la musique, notamment dans la « Danse d’Anitra » et la « Danse arabe », nous apparaissait plus comme un pastiche et non comme un élément organique.
La pièce maîtresse du concert était le Concerto pour piano no 5 « Égyptien » de Camille Saint-Saëns. Le soliste Cédric Tiberghien s’est démarqué dans des pages qui sont d’une virtuosité technique certaine, sans pour autant être grandiloquentes. Composé par Saint-Saëns alors qu’il résidait à Louxor, il fait défiler plusieurs thèmes musicaux lyriques et chantants, imbibés d’influence orientale. Le deuxième mouvement, marqué par une inspiration arabo-andalouse, fait écho à la virtuosité vocale que Kiya Tabassian a démontrée dans sa pièce Chavosh.
Bref, on ne peut que souligner et saluer la volonté marquée de l’OSM et de son chef de s’être mouillé et d’avoir initié cette rencontre, mais il faudra l’affiner.
crédit photo: Antoine Saito