Terri Lyne Carrington : qu’est-ce que ça prend pour attirer les jazzophiles?

par Alain Brunet
Terri Lyne Carrington n’a pas le pouvoir attractif des batteurs vedettes de sexe masculin. C’est le froid constat à faire au terme de trois concerts présentés par la virtuose dans un Gesù peu garni. Niet, pas de buzz pour cette musicienne de très grand talent et de très grande expérience, ayant tourné et enregistré dans les formations de Herbie Hancock, Wayne Shorter, Carlos Santana, Al Jarreau et Stan Getz, pour ne nommer que ceux-là. Pas de buzz à l’endroit de la première batteuse ayant atteint un tel niveau de virtuosité, de surcroît directrice artistique et fondatrice du Berklee Institute of Jazz and Gender Justice. Féministe opiniâtre en plus d’être une percussionniste surdouée, une authentique pionnière dans le jazz. Qu’est-ce que ça prend de plus pour attirer les jazzophiles? Ses duos avec la déclamatrice électroacousticienne Moor Mother et le pianiste Aaron Parks étaient pourtant bien ficelés, tout comme sa conclusion de mercredi en quintette. Carrington y creusait le legs de Charlie Parker, génie du be-bop, extirpant des thèmes mélodiques, riffs, fragments de solos, pour ensuite reconstruire le tout dans un contexte contemporain. L’exécution était solide, mais encore peu incarnée puisque c’était la première fois que l’ensemble de cette matière était jouée en quintette. Autour de la batteuse, une trompettiste, un saxophoniste, une contrebassiste, ainsi qu’une pianiste et pas n’importe laquelle : transplantée à New York depuis quelques années, la Canadienne Kris Davis brille sur les scènes du jazz et de la musique contemporaine impliquant l’improvisation. Musicienne plus qu’excellente, Kris Davis a offert mercredi une superbe performance. Qu’est-ce que ça prend de plus, donc, pour remplir une salle de la taille du Gesù? Sauf exception, soit des réputations construites au fil des décennies précédentes, le jazz plus sérieux présenté au FIJM n’attire plus grand monde. Le FIJM a même entrepris d’offrir des concerts gratuits en salle, pour sa programmation jazz plus sérieuse. Intéressant… le jazz « jazz » serait-il en train de devenir un produit d’appel, dans les grandes manifestations où il est inscrit? Sa tribune a été remplacée et la réduction progressive de sa place dans un tel happening musical en accélère le vieillissement. Encore plus étrangement, le jazz contemporain des dernières décennies voit son public prendre de l’âge, quasiment plus que celui de la musique classique, qui trouve davantage de nouveaux adeptes. Qu’est-ce que ça prend donc? Un autre contexte. Un contexte où les grandes musiques de tous genres, musiques plus conceptuelles ou formes plus classiques, convergent au plus grand plaisir des mélomanes. Qui offre ce contexte désormais, pour ce type de jazz ?

Tout le contenu 360

Doug Wilde – The Sixth Dimension

Doug Wilde – The Sixth Dimension

Amanda Martinez – Recuerdo

Amanda Martinez – Recuerdo

Yoro Ndiaye – Yaay Kan

Yoro Ndiaye – Yaay Kan

Richard Carr – August Light

Richard Carr – August Light

Gabriel Evan Orchestra – Island Hopping

Gabriel Evan Orchestra – Island Hopping

Hybreed Chaos – Subliminal Abyssal Carnage

Hybreed Chaos – Subliminal Abyssal Carnage

Alcest – Les chants de l’Aurore

Alcest – Les chants de l’Aurore

Senyawa – Vajranala

Senyawa – Vajranala

Wormed – Omegon

Wormed – Omegon

Présence autochtone 2024 : on vous jase de la programmation

Présence autochtone 2024 : on vous jase de la programmation

PAN M 360 au Festif! Flashs d’une super soirée

PAN M 360 au Festif! Flashs d’une super soirée

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Dernière soirée à saveur congolaise et colombienne

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Dernière soirée à saveur congolaise et colombienne

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique | Retour sur le triomphe de Rutshelle Guillaume en clôture

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique | Retour sur le triomphe de Rutshelle Guillaume en clôture

Festival de Lanaudière 2024 | Marc-André Hamelin, l’OM et Yannick Nézet Séguin, « tradition lanaudoise »

Festival de Lanaudière 2024 | Marc-André Hamelin, l’OM et Yannick Nézet Séguin, « tradition lanaudoise »

Domas Žeromskas – Meditations on Providence and Perseverance, Vol.1

Domas Žeromskas – Meditations on Providence and Perseverance, Vol.1

Catharine Cary – AIR CAKE and other summery occupations

Catharine Cary – AIR CAKE and other summery occupations

Festival de Lanaudière 2024 | Hommage à Mémoire et Racines sur fond de retrouvailles trad/classique

Festival de Lanaudière 2024 | Hommage à Mémoire et Racines sur fond de retrouvailles trad/classique

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique – Les Aunties, de Ndjamena à Montréal

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique – Les Aunties, de Ndjamena à Montréal

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique – Une pluie de bénédiction pour Fredy Massamba

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique – Une pluie de bénédiction pour Fredy Massamba

Festival de Lanaudière 2024 | OSM/Levanon : on a sauvé le match en deuxième demie

Festival de Lanaudière 2024 | OSM/Levanon : on a sauvé le match en deuxième demie

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Sofaz groove!

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Sofaz groove!

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Naissance d’une étoile haïtienne

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Naissance d’une étoile haïtienne

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Joyce N’sana en pleine ascension

PAN M 360 aux Nuits d’Afrique 2024 | Joyce N’sana en pleine ascension

Festival d’art vocal de Montréal 2024 | Le rôle de pianiste-accompagnateur raconté par Francis Perron

Festival d’art vocal de Montréal 2024 | Le rôle de pianiste-accompagnateur raconté par Francis Perron

Inscrivez-vous à l'infolettre