Architek Percussion se produisait lundi à la Salle Multimédia(MMR) de l’école de musique Schulich de l’Université McGill, soit le plus formidable espace montréalais pour une sonorisation top niveau. L’Ensemble avait prévu un programme double amorcé par l’adaptation de Folk Noir / Canadiana par sa conceptrice Nicole Lizée, Montréalaise originaire des Prairies. Encore une fois, l’émerveillement.
La compositrice est connue pour ses mashups hallucinants, sa capacité phénoménale de fondre dans sa musique les vidéos d’archive, le collage artisanal et autres formes DIY d’art visuel. Réécrite pour différents instruments de percussions ceci incluant les marimba / vibraphone permettant de produire de la matière harmonique, Folk Noir / Canadiana est rythmiquement puissante et d’autant plus exigeante, les patterns prescrits par la partition se fondent sur un langage polyrythmique complexe et exigeant.
Qui plus est, ce langage des plus inspirés puise dans une grande diversité de styles populaires ou savants. Les ruptures du discours, digressions, virages à 180 et autres soubresauts y sont multiples, nous avons droit à une relecture foisonnante de canadiana dont de rigolos montages de Mr Dressup, animateur pour enfants ayant sévi à une lointaine époque et marqué des générations de téléphages canadiens. Ce Nicole Lizée fait de tout ça est absolument brillant, son esthétique absolument unisque.
La deuxième partie du programme, soit Stircrazer I de la compositrice canadienne Sabrina Shroeder (également prof à l’Université Simon-Frazer, en Colombie Britannique) n’a peut-être pas été aussi marquante dans le contexte d’une première partie aussi forte. Cette perception était probablement amplifiée par la linéarité de l’œuvre et la minceur relative de ses variations.
On nous avais promis un trip, ce fut un trip assez calme, sauf exceptions – au moment, par exemple, où les grosses caisses étaient martelées par les pédales, technique empruntée au métal, et autres roulements sporadiquement exécutés sans compter quelques éruptions vers la fin. Ainsi, les infragraves et les bourdons dressaient la nappe à une série de vibrations générées par les tambours et les cordes frottées à l’archet au-dessus de leurs cadres.
Cette idée de long murmure/ vrombissment percussif est tout à fait défendable en soi. Ainsi on pouvait d’abord ressentir que la proposition ici soumise manquait de trouvailles dans ses variations, pour finalement réaliser que l’économie de moyen pouvait faire partie du jeu.