Afrique / afro-antillais / dancehall / reggae / slam

Rien ne peut dépasser le groove et les mots

par Sandra Gasana

Les femmes étaient à l’honneur lors de la 10ème édition du Festival afropolitain nomade, qui s’est offert la Cinquième salle de la Place des arts pour sa Soirée « Du groove et des mots ».

Nodly, artiste montréalaise d’origine guadeloupéenne, a ouvert le bal et a fait honneur au groove en offrant une prestation mêlant dancehall, raggamuffin et reggae. Accompagnée parfois par son guitariste ou d’autres fois par des danseurs, elle passe du créole, au français et à l’anglais tout naturellement. Elle a fait le bonheur de plusieurs lorsqu’elle reprenait des classiques tels que Who am I de Beenie Man ou encore l’instrumental de Murder She Wrote de Chaka Demus & Pliers qu’elle revisitait à sa manière.


Le duo à l’animation composé d’Ashley Gnahoua, directrice de production du festival, et Fidjil Aby, a fait un travail extraordinaire, utilisant l’humour pour se taquiner sur la rivalité entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun, leurs pays respectifs. « On a eu la partie groove, maintenant allons vers la partie des mots. Est-ce que vous êtes prêts pour les mots ? » demande Ashley, avant d’introduire Mariusca La Slameuse, originaire du Congo-Brazzaville.

Accompagnée par Poppy Duverné au piano, Madner Henry à la guitare, Watson Joseph à la basse et Joby à la batterie, c’est vêtue d’une longue robe rouge ornée de cauris et munie d’une traîne qu’elle monte sur scène. Elle porte fièrement le drapeau de son pays qu’elle attache à son micro. Entre ses couplets enflammés, les musiciens prennent le relai mettant le feu dans la salle, avant de ralentir pour laisser place aux mots de la slameuse. Celle qu’Ashley appelle la « Slamoraï » utilise son art pour aborder des sujets de société allant du célibat chez les femmes, encore un sujet tabou, à la violence conjugale. « Y a-t-il des célibataires dans la salle ? En Afrique, c’est encore mal vu d’être célibataire. Mais le plus important pour moi, c’est d’être heureuse ! », confie-t-elle entre deux chansons.

Elle fait le bonheur de plusieurs spectateurs lorsqu’elle démarre un morceau sur fond de rumba, invitant les hommes dans la salle à venir danser avec elle. Sans se faire attendre, deux hommes se ruent vers la scène et, à tour de rôle, font quelques pas de danse avec l’artiste. Autre moment fort de son passage, son duo avec son compatriote et directeur artistique du festival, Fredy Massamba. Leur complicité sur scène était palpable et ensemble, ils ont réussi à animer la foule, intégrant des moments d’improvisations ici et là.

« Matondo, ça veut dire merci dans la langue de mon pays », nous apprend-elle, avant de partager un morceau de son plus récent album Ilimbi sur les mariages forcés.  

Durant l’intermède musical avec DJ Mr.Touré aux platines, un hommage a été rendu à la fondatrice et directrice générale du festival Vanessa Kanga alias Veeby, qui a reçu un trophée des mains de ses filles, pour son travail remarquable durant toute cette décennie. « Il en faut de l’audace pour se dire “Je ne trouve pas quelqu’un qui me ressemble sur scène alors je crée une scène pour les gens qui me ressemblent” », mentionne Ashley lorsqu’elle lui présente le trophée. Et Fidjil de rajouter : « L’audace, c’est le talent que les autres n’ont pas. Et toi tu l’as ! » 

« Je ne pense pas que je suis exceptionnelle, j’ai juste des gens exceptionnels autour de moi. Mais c’est surtout l’amour profond que j’ai pour ce continent qu’on appelle l’Afrique. Parce qu’il est beau, il est grand, il est jeune, il est vibrant. Et il mérite d’être vu pour sa juste valeur. Alors tout ce que vous voyez ce soir, tout ce que vous entendez, c’est Africain ! » dit Vanessa, visiblement émue par cet hommage.


Avec trois albums au compteur, dont le plus récent, Fragile qui contient déjà le hit Lionne, Louve et Lièvre, LYDOL monte sur scène les pieds nus sous les applaudissements d’un public heureux de la voir. Le point commun entre les deux slameuses et Nodly est la place centrale qu’elles accordent aux femmes dans leur art. « On va beaucoup parler des femmes ce soir », annonce LYDOL au public déjà séduit. Elle fait chanter la foule dès le premier morceau et semble s’éclater sur scène en le faisant, avec à ses côtés la choriste haïtienne Cynthia à la voix mielleuse.

A son tour, elle fait monter Fredy Massamba sur scène qui nous offre ses envolées de soul improvisées, comme lui seul peut le faire, tout en rendant hommage aux grandes figures du Cameroun.
LYDOL parvient même à faire danser les spectateurs sur la chanson classique « Ancien combattant » de Zao, ce qui m’a tout de suite replongée dans mon enfance. 
Elle prend le temps de remercier chacun des musiciens, en les mettant bien à l’honneur le temps de leur solo respectif, avant de terminer avec son autre morceau à succès Bango, Bango sur lequel elle fait un featuring avec Aveiro Djess.

Crédit photo: Christian Tang – Festival afropolitain nomade

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