POP Montréal est sans conteste un des événements majeurs de l’automne pour les vrais fans de musique. Du mercredi 27 septembre au dimanche 1er octobre, des dizaines et des dizaines de découvertes et acclamations d’artistes nichés dans la pop se produisent à Montréal. Suivez l’équipe de PAN M 360 jusqu’à dimanche !
Si sa communauté la voit de près, on la voit au loin. Beatrice Deer pagaie parmi les vedettes pop du Grand Nord, le kayak accostait à Montréal ce samedi. Depuis au moins une douzaine d’années, cette artiste inuit exprime et peaufine son artisanat devenu art.
Entourée de très bons musiciens férus de toutes les genres constitutifs de l’americana, elle intègre aussi les chants traditionnels et jeux de gorge du Nunavik, elle honore aussi son héritage kanienkehaka (mohawk) du côté de son père ou Québécoise blanche du côté de sa grand-mère.
Même si parfois ricaneuse et dotée d’un humour caustique, Beatrice Deer exhale de la douceur, de l’empathie, de la sagesse. Elle prend tout son temps pour communiquer avec son public, en anglais, en inuktitut et en français. Ses présentations sont pour la plupart teintées d’un engagement pour la cause autochtone et la dénonciation de l’oppression coloniale.
Ainsi elle se trouve au Théâtre Outremont un soir de Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Le parterre est garni aux deux-tiers, le reste est vide, donc pas vraiment de buzz majeur dans cette parcelle de territoire non cédé. Un concert donné au Rialto aurait-il attiré davantage ? Allez savoir.
La musique au programme (notamment la matière de l’album Shifting, paru il y a près de 2 ans) rassemble des formes folk, rock, quelques composantes exploratoires surgissent ça et là dans son répertoire récent.
Beatrice Deer, en fait, n’a rien d’une artiste émergente, elle fait bel et bien partie de cette renaissance historique de la culture autochtone amorcée au tournant des années 2010, époque de son entrée en jeu.