POP Montréal est sans conteste un des événements majeurs de l’automne pour les vrais fans de musique. Du mercredi 27 septembre au dimanche 1er octobre, des dizaines et des dizaines de découvertes et acclamations d’artistes nichés dans la pop se produisent à Montréal. Suivez l’équipe de PAN M 360 jusqu’à dimanche !
Jeudi soir au Piccolo Rialto
Loraine James
Loraine James vient tout juste de lancer Gentle Confrontation, un album de 16 titres sous étiquette Hyperdub. C’est, grosso modo, ce dont il était question dans la nuit de jeudi à vendredi, au Piccolo Rialto. Venue du Royaume-Uni, la productrice et DJ avait brillé l’an dernier dans le contexte de MUTEK et elle migrait cette fois à Pop Montréal pour y présenter un set tout à fait concluant. La matière de Gentle Confrontation n’a pas été dupliquée sur scène, la musicienne a plutôt opté pour une relecture de cette matière pour le moins inspirée. Des éléments plus conceptuels de l’album sont mis de côté au profit d’une facture énergique, vu le contexte d’un set présenté à 1h du matin, dans un contexte nightclub.
Le fondement de cette matière réside dans le contraste entre les mitrailles rythmiques dans la lignée de la culture électronique afro-britannique (jungle, dub, drum’n’bass, dubstep, grime) et de contreparties « orchestrales » où planent de riches harmonies et douces mélodies, parfois vocales, à la fois tributaires de la soul, de la musique classique moderne et de l’ambient électronique. La clef de cet art brillant se trouve dans cette dialectique entre ces pulsations musclées et ces musique aériennes qui les survolent. On peut ressentir certaines exagérations dans cette tension, c’est-à-dire trop de percussion confrontée à la volupté mélodico-harmonique.
Kate NV

Le set précédent au programme était de la productrice russe Kate NV alias Katya Shilonosova, programme certes électronique mais plus pop et même parcouru d’harmonies jazz-world, impliquant diverses manipulations sur scène. Son profil biographique indique que cette trentenaire étudie l’architecture, crée des personnages “curieux et colorés » et improvise en live avec différents bidules comme des cloches et des synthétiseurs jouets. L’univers de Kate NV est clairement lié à l’enfance, à des univers fantasmagoriques où les sons sont au cœur de l’émerveillement. Cela étant dit, on ne se trouve pas exclusivement dans le monde de l’enfance, des beats plus costauds et des harmonies plus complexes entrent en jeu, ce qui mène à conclure que Kate NV a des notions de composition instrumentale en plus d’être productrice électro d’un corpus originale, quoique touffu sinon échevelé par moments.
LaFHomme

En premier lieu LaFHomme, artiste de Montréal visiblement non genré, aura présenté un set dynamique au référents afro-britanniques et aussi soul/R&B. Les rythmes jungle/ drum’n’bass alternent avec des harmonies et mélodies typiquement soul. Bref, la qualité est au programme de ce set ympa mais on doit conclure davantage à un travail de synthèse qu’à une singularité affirmée – musicalement du moins.