Osheaga, jour 2 :  Billie Eilish, Lil Yachty, The National, Adekunle Gold, L Teez, Pelch, Baby Keem, Cults…

par Rédaction PAN M 360

Il y a plus de 92 spectacles différents à Osheaga cette année, mais nos rédacteurs ont sauté d’un spectacle à l’autre pour donner un compte-rendu concis et créatif de notre expérience. Sans plus tarder, voici ce que nous avons vu et entendu le deuxième jour d’Osheaga.

Billie Eilish, impériale, remarquable, mémorable

crédit photo: Tim Snow

Billie Eilish était en tête d’affiche de la journée de samedi, et pour cause ! Il semblait pour son public en liesse que chaque instant de sa performance grandement attendue avait été conçu pour rester à jamais gravé dans la mémoire des festivaliers, qui peuvent se considérer bénis d’avoir pu assister à une performance de ce niveau, pour le moins mémorable pour ne pas dire admissible à la légende.

Pour ainsi dire, les moments d’anthologie s’enchaînaient les uns après les autres ! La chanteuse faisait tout en son pouvoir pour offrir des interprétations aussi puissantes les unes que les autres, puissance fournie par son énergie complétement démente sur scène ou par ses émotions profondément ressenties et des mots d’une réelle profondeur. Un des moments particulièrement marquants fût lorsqu’elle s’est assise sur le bord de la scène pour interpréter What was I made for?, et qu’elle a versé quelques larmes devant nous. L’intensité a remonté d’un cran après alors qu’elle n’a non pas demandé, mais ordonné à la foule de chanter Oxytocin avec elle.

La plus grosse surprise du spectacle fût sans doute lorsqu’elle a sondé le public à propos de leur connaissance de la chanson Billie Eilish d’Armani White, et que celui-ci est apparu sur scène avant même que la foule puisse répondre, interprétant le titre. Ébahissement total !

Le titre Happier than Ever a clôturé le spectacle, lors duquel Billie a mis à profit toute l’énergie qui lui restait. Feux d’artifice, jets de flammes, tout était en place pour que personne n’oublie le passage de Billie Eilish à Osheaga en août 2023. – Arielle Caron

La sensibilité et l’authenticité de Pelch

A group of people on stage playing instruments
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Crédit photo : Benoit Rousseau

En début d’après-midi samedi, une bonne foule de curieux s’était agglutinée devant la Scène verte pour la prestation de l’auteur-compositeur-interprète Guillaume Pelchat alias Pelch. Pour ceux qui ne le connaissent pas, le Québécois de 23 ans propose des ballades pop interprétées en anglais et possède une voix rugueuse rappelant par moment Lewis Capaldi ou même Dermot Kennedy. En avril 2022, Pelch a rendu public Looking around, un premier EP de six chansons où l’on relève une de ses forces : faire voyager ses auditeurs à travers différentes émotions. 

À Osheaga, le jeune homme a interprété ses chansons les plus populaires telles que How Many Kids? et celle qui l’a fait connaître sur les réseaux sociaux, la poignante Yellow Shirt. Au grand plaisir de la foule, l’artiste en a aussi profité pour jouer de nombreux morceaux inédits qui se retrouveront sur son prochain projet, dont Hometown, une pièce à travers laquelle il exprime son amour pour sa petite ville natale, Sainte-Julie. L’un des moments forts du spectacle est assurément lorsque Pelch a fait monter sur scène son petit frère Gabriel afin qu’ils chantent Last Night, son plus récent titre lui étant dédié. La foule a ainsi pu découvrir que Pelch n’est pas le seul de sa famille à être doté d’une superbe voix ! – Jacob Langlois-Pelletier

Matt Maltese, un nom qui sonne (finalement) une cloche

crédit photo: Tim Snow

Matt Maltese, originaire de l’Angleterre, est un nom qui ne sonne pas nécessairement de cloche de prime abord. Cependant, ceux qui sont familiers de l’application TikTok connaissent sans doute très bien sa chanson As the world caves in, qui a obtenu beaucoup de popularité sur l’application. Ce n’est qu’à la fin du spectacle que nous avons pu entendre ce titre, laissant la chance aux festivaliers de découvrir l’artiste au-delà de celui-ci. L’ambiance mélancolique de son œuvre, combinée à une puissance vocale à donner des frissons nous donnait l’impression d’être dans la scène finale d’un film coming-of-age. – Arielle Caron

L.Teez, rap-jazz montréalais de grande qualité 

A group of men on stage
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Crédit photo : Osheaga 

Vers 16h, c’était au tour de l’artiste montréalais L.Teez de monter sur la petite scène des sessions Sirius XM. Pour la petite histoire, Lee Terki est né en France d’une mère montréalaise afro-chinoise d’origine jamaïcaine et d’un père parisien de souche kabyle algérienne. Tout petit, il emménage avec sa famille au Québec. En octobre 2022, soit deux décennies plus tard, L.Teez a dévoilé Studio Blue, un excellent premier album mélangeant rap, jazz et soul. 

Accompagné de la chanteuse Lea Keeley, d’un bassiste, d’un batteur et de deux claviéristes, L.Teez a offert une interprétation quasi parfaite de son dernier projet. Sur une trame jazz franchement bien exécutée, l’artiste fait preuve d’un flow efficace, d’autant plus qu’il slalome en toute aisance entre chant et rap. Plus la prestation décolle, plus les gens se dirigent prêt de la scène, signe que sa musique est franchement intéressante et attractive. À mi-chemin de son set, L.Teez a pris le temps d’exprimer son plaisir de pouvoir se retrouver sur une scène du festival. « Ça fait plusieurs années que je viens au festival, j’y ai vu mes meilleurs spectacles. Je suis entièrement reconnaissant de me retrouver de l’autre côté pour vous offrir ce spectacle », a-t-il dit. 

L.Teez est un trésor bien caché de la scène montréalaise et vaut la peine d’être découvert! – Jacob Langlois-Pelletier

Peach Pit nous tient en haleine jusqu’à la fin

crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin

Vu la nature de la musique du groupe indie-rock Peach Pit, on peut dire qu’on ne s’attendait pas à ce que le groupe commence son concert avec une séquence instrumentale complétement rock’n’roll et que le chanteur se lance dans la foule – malgré les pancartes qui interdisent le crowdsurfing. Doté d’une présence scénique marquante, le groupe a maintenu une énergie incroyable tout au long de la performance. Si on s’attend à un petit spectacle tranquille en écoutant leur musique, Peach Pit s’assure de nous garder en haleine du début à la fin. – Arielle Caron

Adekunle Gold à la conquête de l’Amérique du Nord

A person with a microphone
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Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin

En début de soirée, une foule assez importante attend avec impatience l’arrivée sur scène de la vedette nigériane Adekunle Gold. À ma droite, une festivalière porte avec fierté un chandail du pays natal de l’artiste, alors qu’à ma gauche une autre arbore les couleurs du Brésil. On le savait déjà, mais voici une énième preuve que la musique afrobeats de celui qu’on surnomme AG Baby rallie les différentes communautés. Malheureusement pour les fans présents, il fallut attendre jusqu’à 17h05 afin de le voir apparaître sur scène en raison de problèmes techniques, son arrivée étant prévue une vingtaine de minutes plus tôt. 

À son entrée sur scène, les applaudissements et les cris majoritairement féminins se sont déchaînés. 

L’homme de 36 a offert plusieurs titres issus de Tequila Ever After, son nouvel album qu’il a offert à son public  il y a un peu plus d’une semaine. « C’est l’album de l’année, allez l’écouter! », a-t-il affirmé. Signé chez Def Jam Recordings, l’artiste a la dégaine d’une véritable rock star sur scène, déployant une aisance remarquable. Il possède une voix douce & décontractée et sa musique est teintée d’influences pop, R&B, highlife, afrobeats. La conquête de l’Amérique du Nord est lancée pour Adekunle Gold et il sera de retour à Montréal en octobre prochain. – Jacob Langlois-Pelletier

Sur scène, les multiples facettes de Lil Yachty

A person holding a microphone and a microphone with other people behind him
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Crédit photo : Tim Snow

En début d’année, le rappeur Lil Yachty en a surpris plusieurs avec son album Let’s Start Here. un récit alternatif psychédélique auquel on ne se serait jamais attendu de sa part. Dès la parution de ce projet, ses fans ont immédiatement adhéré à son nouveau style. Samedi soir, on pouvait s’attendre à une prestation différente de ce que l’artiste originaire d’Atlanta a su nous habituer, et c’est exactement ce qu’il nous a servi. 

Avec un band complet et deux chanteuses à l’appui, la première moitié de son 60 minutes était dédiée à son dernier opus. Devant des visuels envoûtants et avec sa voix teintée d’autotune, l’artiste de 25 ans a transporté les montréalais dans un tourbillon d’émotions. La foule a répondu présente, entonnant plusieurs des couplets. Mais c’est plutôt dans le dernier droit de sa prestation que les gens présents se sont fait entendre, alors que le rappeur a interprété ses titres les plus populaires tels que One Night, Get Dripped ainsi que sa collaboration ISpy avec KYLE. Peu avant la fin, Lil Yachty a même chanté Poland, son titre qui avait enflammé les réseaux sociaux en octobre 2022. Somme toute, les festivaliers ont eu droit à une prestation aussi diversifiée que passionnée d’un pilier de la « génération SoundCloud ». – Jacob Langlois-Pelletier

Baby Keem, tranchant et sans merci

A crowd of people on a stage
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Crédit photo : Tim Snow

Avant l’arrivée de Billie Eilish sur la scène principale, le rappeur californien Baby Keem s’amenait sur le plateau voisin. En 2018, il a fait paraître son premier album The Sound of Bad Habit, suivi de DIE FOR MY BITCH en 2019 et de l’excellent The Melodic Blue. Au fil du temps, l’artiste de 22 ans a su prouver qu’il était bien plus que le simple cousin de la méga-vedette Kendrick Lamar, celui qui sera la tête d’affiche de la troisième et dernière journée du festival. 

À son entrée, l’artiste a débuté en force avec son titre hooligan. « C’est la première fois que je suis à Montréal », a-t-il indiqué. Seul sur scène, Baby Keem était  simplement accompagné de séquences  instrumentales et d’effets visuels efficaces. Le rappeur a offert une prestation honnête et sans éclats qui a assurément su plaire à ses fans. Dans plusieurs de ses morceaux, il effectue de nombreuses inflexions vocales et s’amuse à modifier son intonation, et on a noté qu’il était  aussi capable de faire tout ça sur scène. Les gens près de la scène se régalaient visiblement,  ces fans finis  connaissaient par cœur tous les titres de l’artiste, alors que ceux plus éloignés qui attendaient l’arrivée de la vedette de la pop semblaient plus hésitants. Cependant, ses succès ORANGE SODA et lost souls ont su faire bouger la grande majorité des festivaliers présents. 

Avant de quitter, Baby Keem a mentionné que ce concert était le dernier de l’ère The Melodic Blue et que la sortie d’un nouveau projet était imminente. Nul doute, nous serons à l’écoute!   – Jacob Langlois-Pelletier

The National, intérêt… national !

crédit photo: Tim Snow

Malheureusement, j’ai manqué une partie du spectacle de The National – le principal inconvénient du festival étant la distance entre certaines scènes. Dès mon arrivée, j’ai tout de suite voulu me joindre à la foule qui était en train de vivre un moment exceptionnel. Les yeux étaient rivés sur le chanteur, qui offrait une performance théâtrale, nous donnant presque l’impression qu’il se produisait dans une comédie musicale et non à Osheaga. Si la musique de The National provoque des émotions profondes lorsqu’on l’écoute dans des écouteurs, l’effet est grandement amplifié lorsque les chansons sont jouées devant nos yeux, et que nous sommes entourés de milliers de gens tous autant affectés par l’effet que le groupe nous procure. Il s’agit d’un sentiment difficile à décrire, que l’on vit que de rares fois dans une vie et que The National a réussi à créer. – Arielle Caron

Cults… en route vers le magistral sur des chemins rocailleux

crédit photo: Tim Snow

Cults est également un groupe dont les chansons ont explosé sur TikTok. Certaines étaient donc connues, mais leur passage, tout comme celui de Matt Maltese, était l’occasion pour les festivaliers d’Osheaga de découvrir ce groupe. Le groupe offre une musique captivante, dans laquelle les sons nombreux s’empilent les uns par-dessus les autres, créant une ambiance frisant le magistral. Malheureusement, il semblait par moments que le son n’était pas adapté à cela, ce qui rendait leur cet aspect habituellement appréciable quelque peu désagréable. Les festivaliers ont tout de même semblé aimer la performance, tout comme le groupe qui a souligné qu’il s’agissait du meilleur festival auquel ils avaient joué. – Arielle Caron

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