L’équipe de PAN M 360 sillonne l’entière programmation de MUTEK 2024 et y observe un maximum d’artistes au cours de cette 25e édition de sa version montréalaise. Suivez nos expert.e.s jusqu’à dimanche soir, aucune autre couverture médiatique de MUTEK ne s’annonce aussi considérable!
Un autre chouchou des hipsters s’est réinventé à MUTEK dans le cadre de L’Événement spéciale de MUTEK, et pas le moindre. Colin Stetson épate la galerie depuis une quinzaine d’années, pour l’usage inédit qu’il fait des saxophones. L’effet d’admiration a longtemps duré mais nous étions dû pour une relance conceptuelle car nous étions en voie de perdre de l’intérêt.
Originaire d’Ann Arbor, célèbre ville universitaire du Michigan, Stetson a choisi Montréal dans les années 2000, on l’a vu jouer auprès d’Arcade Fire, Bell Orchestre et Bon Iver, on a assisté maintes fois à ses spectaculaires performances en solo ou encore en duo avec la violoniste Sarah Neufeld de qui il a été amoureux pendant quelques années, ou même avec une orchestre de chambre se consacrant à Henryk Gorecki – Sorrow, en 3 mouvements. La puissance de sa respiration circulaire permettant un son continu, l’usage de micros contacts sur son instrument et son propre corps et son inclination pour les boucles de notes enregistrées et superposées en temps réel, voilà autant de particularités ayant rendu son jeu célèbre.
Cela étant convenu, cette approche puisant dans le free-jazz et l’électroacoustique tendait à s’essouffler ces dernières années… jusqu’à mercredi en ce qui concerne le public présent au New City Gas!
Aux saxophones, dont l’imposant saxo basse, Colin Stetson a maintenu le cap en tant que souffleur et aussi chanteur (parfois) en simultané, les mêmes techniques y ont été mises à profit mais… Cette fois, on a au accès à une version post-industrielle, darkwave, bruitiste, bref nettement plus violente de cette musique déjà très dynamique.
Stetson s’exprime généralement avec une surimpression de trois ou quatre pistes distinctes, généralement créées en temps réel. Or, cette fois, c’était très musclé, c’était très hard et personne ne s’en plaindra. Avis aux intéressé.e.s, la matière jouée à MUTEK a été enregistrée en studio, l’album The love it took to leave you est prévu pour septembre sous étiquette Envision.
crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin