baroque / classique / musique sacrée

L’OM et YNS choisissent l’immersion du Messie à la Basilique Notre-Dame

par Alain Brunet

La Basilique Notre-Dame accueillait lundi le premier de deux concerts de l’incontournable Messie de Händel par l’Orchestre Métropolitain (OM), son Chœur ​​​ et son chef Yannick Nézet-Séguin, de retour chez lui au temps des Fêtes.

Assister au Messie de Händel dans un tel temple catholique est en soi une expérience d’immersion caractérisée par une acoustique particulière : plus de réverbération que dans une salle conçue pour la musique, moins d’intelligibilité avec l’augmentation de la distance entre la scène et le banc d’église; lorsqu’on dépasse la moitié du parquet vers le fond, la limpidité décline. La perception du son est donc différente selon la position du siège nais bon, c’est aussi l’idée de se recueillir au temps des Fêtes et profiter aussi de l’ambiance inhérente à la Basilique Notre-Dame de Montréal.

Yannick Nézet-Séguin a parfaitement saisi cet enjeu acoustique et mis en œuvre pour ces lieux un Messie interprété avec douceur, sobriété, recueillement et précision. La courbe de l’intensité dramatique a aussi bien été planifiée par le chef québécois, une première partie pastorale et réconfortante (prophéties et Nativité) la deuxième partie (passion, résurrection et ascension du Christ) culminant à la 39e station avec le fameux Alléluia de la résurrection chanté par le chœur, suivi d’une troisième partie plus courte et plus abstraite, méditation compositionnelle de Händel sur la rédemption chrétienne.

Du casting des solistes, on aura retenu d’abord l’apport circonspect de la mezzo Emily D’Angelo, ayant plusieurs fois atteint l’équilibre idéal entre l’expressivité fervente du texte religieux et cet état mystique perceptible dans la rondeur de sa voix, état intrinsèque à l’interprétation du chant sacré.

Le ténor Frédéric Antoun a aussi été éloquent et solide dans le contexte, il serait toutefois intéressant d’en savoir plus long de sa part sur son assomption de légères aspérités dans le timbre de certains passages.

La soprano Anna- Sophie Neher aura aussi brillé avec sobriété, pureté et puissance, le casting de l’OM s’est aussi avéré très pertinent en ce sens, soit dans ses 9 interventions au cours des 47 stations du Messie.

Notons également que le baryton Geoffroy Salvas a brillamment remplacé son collègue Jonathon Adams.

La neige et le froid de cette soirée de lundi constituaient un contexte parfait pour marcher dans les rues et se réfugier au chaud d’un tel programme dans le plus considérable des temples chrétiens du centre-ville de Montréal. Expérience de tradition et de spiritualité au solstice d’hiver, quelle que soit la nature de notre croyance ou de notre scepticisme quant à l’au-delà.

crédit photo: François Goupil

LE MESSIE EST JOUÉ DE NOUVEAU PAR L’OM À LA BASILIQUE NOTRE-DAME DE MONTRÉL, MERCREDI 11 DÉCEMBRE. BILLETS ICI

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