baroque / chant lyrique / classique occidental

« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque

par Judith Hamel

C’est un doux vent venu d’Angleterre qui soufflait sur la Salle Bourgie dimanche après-midi alors qu’Arion Orchestre Baroque accueillait le luthiste franco-américain Thomas Dunford pour une aventure musicale tissée sur le thème de l’amour. Le programme proposait un grand écart musical allant de Dowland aux Beatles.

En tournée nord-américaine depuis déjà plusieurs semaines, c’était un dernier arrêt pour lui avant un retour en France.

Le concert s’ouvrait sur John Dowland (1563-1626), un compositeur et luthiste anglais reconnu comme l’un des plus grands de son temps. Dowland savait capter les élans du cœur humain avec des chansons à succès. Exilé sur le continent pendant une partie de sa vie, il a notamment servi à la cour du roi Christian IV de Danemark pendant près de dix ans.

Parmi les œuvres interprétées figuraient Come Again, Now, O Now I Needs Must Part, ainsi que la célèbre Lachrimae qui explorent les douleurs de l’amour et les débordements de la passion. C’est portées par la justesse du jeu d’Arion et l’expressivité de Thomas Dunford que ces pièces ont pris vie.

Le voyage se poursuit un siècle plus tard avec Henry Purcell (1659-1695), figure emblématique de l’époque baroque anglaise, reconnue pour avoir développé et réinventé la musique de son pays en y intégrant des influences extérieures. Thomas Dunford nous propose ici un véritable petit opéra, à partir d’airs tirés de The Fairy Queen et Dido and Aeneas. Les musicien·nes d’Arion se joignent alors à la soliste, laissant échapper leurs voix du dimanche avec une complicité visible du balcon.

Changement d’époque avec des extraits, version instruments baroque, de West Side Story de Leonard Bernstein (1918-1990). On voit le plaisir que prennent les musicien·nes à jouer les mélodies de cette comédie musicale culte. Surgit ensuite la soprano Marianne Lambert, qui livre un I Feel Pretty exaltant. Un moment décalé, digne d’un bal chez les Bridgerton, perruques en moins.

Puis, retour à un pilier du répertoire baroque avec Georg Friedrich Haendel (1685-1759), compositeur d’origine allemande devenu sujet britannique. Au programme, quelques-uns de ses tubes, dont la « Sarabande » de la Suite no 4 en ré mineur.

Pour clore cette traversée, une réinterprétation du moins surprenante de Something des Beatles, ponctuée d’un solo de luth au style de rockeur. Les musicien·nes ont finalement été présenté·es chacun·es à leur tour, sur une loop instrumentale additive à la manière d’un concert rock, sous les applaudissements nourris du public.

Un concert certainement divertissant, porté par des interprètes d’une grande qualité et un programme à la fois léger et bien construit.

crédit photo : Cédrina Laberge

Tout le contenu 360

Bon Iver – SABLE, fABLE

Bon Iver – SABLE, fABLE

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Magnifiques Héritières

Magnifiques Héritières

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Pascale Picard replonge dans la création

Pascale Picard replonge dans la création

Dean Wareham – That’s The Price of Loving Me

Dean Wareham – That’s The Price of Loving Me

Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique

Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique

Éléonore Lagacé – Brûlez-moi vive

Éléonore Lagacé – Brûlez-moi vive

Pascale Picard – Bigger Kids, Bigger Problems

Pascale Picard – Bigger Kids, Bigger Problems

Laurence Hélie a retrouvé son nom

Laurence Hélie a retrouvé son nom

Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer

Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer

La déesse tunisienne Emel nous présente MRA

La déesse tunisienne Emel nous présente MRA

« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque

« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque

Shreez – ON FRAP II

Shreez – ON FRAP II

clipping. – Dead Channel Sky

clipping. – Dead Channel Sky

Sacré Gilles Vigneault | Entre Natashquan et Buenos Aires

Sacré Gilles Vigneault | Entre Natashquan et Buenos Aires

Luan Larobina – Casa

Luan Larobina – Casa

Les Violons du Roy et Antoine Tamestit | Une performance saisissante et profonde

Les Violons du Roy et Antoine Tamestit | Une performance saisissante et profonde

Ensemble Caprice | Une belle soirée sous le signe de la Passion

Ensemble Caprice | Une belle soirée sous le signe de la Passion

Arianne Moffatt, Airs de Jeux, idée de jouer, désir de jouer, nécessité de jouer…

Arianne Moffatt, Airs de Jeux, idée de jouer, désir de jouer, nécessité de jouer…

Arion Orchestre Baroque et l’univers de Thomas Dunford… du 16e au 20e siècle!

Arion Orchestre Baroque et l’univers de Thomas Dunford… du 16e au 20e siècle!

Nouvel Ensemble Moderne |Des airs nouveaux pour une nouvelle ère

Nouvel Ensemble Moderne |Des airs nouveaux pour une nouvelle ère

Inscrivez-vous à l'infolettre