Pour ouvrir la 4e édition de son Festival classique hivernal, l’Orchestre symphonique de Laval (OSL) nous invite à voyager dans l’Europe du XVIIIe siècle. Sous la direction du chef Mathieu Lussier, au cœur de l’hiver, l’OSL interprète la musique de Handel, Vivaldi, Hasse, Quantz et Albinoni.
Le répertoire est choisi minutieusement : tout en présentant des compositeurs connus, l’orchestre propose des pièces qui le sont un peu moins. Mathieu Lussier, non sans humour, présente chacune d’elles à un public attentif et réceptif. Entre anecdotes, clés de compréhension et commentaires franchement rigolos, son ton convivial agrémente et enrichit le voyage.
Le concert débute avec 3 mouvements du Concerto Grosso en ré majeur, op. 6, no 5 de Georg Friedrich Handel. Antoine Bareil, Johanne Morin et Chantal Marcil, respectivement premier violon solo, second violon solo et violoncelle solo de la formation, rivalisent d’entrain. Suit le Concerto pour basson en mi mineur, RV 484. Le son de Michel Bettez, basson solo de l’OSL, est un enchantement, notamment dans le second mouvement. Interprétée tout de suite après, la Sinfonia en sol mineur, op. 5 no 6 de Johann Adolphe Hasse constitue mon plus beau moment de la soirée. L’orchestre est plein de feu et le jeu de Bareil est expressif, précis et nuancé. Le Concerto pour flûte en sol majeur de Johann Joachim Quantz est un peu moins réussi du côté du soliste Jean-Philippe Tanguay, deuxième flûte et piccolo de l’OSL. Ses attaques dans les aigus manquaient de limpidité. L’Ouverture de Vivaldi, La verità in cimento, RV 739, nous replonge dans le feu de l’orchestre, tandis que le Concerto pour hautbois en ré mineur, op. 9, no 2 de Tomaso Albinoni nous fait découvrir le jeu animé de Lindsay Roberts, deuxième hautbois et cor anglais de l’OSL. Vivaldi clôt le voyage avec la Sonate en trio en ré mineur« La follia » RV 63, proposée dans un arrangement de Mathieu Lussier, dans lequel on retrouve les trois solistes.
La salle n’était malheureusement pas comble pour cette première soirée. Ce que j’ai à dire là-dessus, c’est que les absents ont souvent, voire toujours, tort. Les commentaires et sourires des gens à la sortie ne laissaient aucun doute : ils sont repartis le cœur en fête et bien au chaud malgré le froid qui reprenait du mordant en fin de soirée.
crédit photo: Gabriel Fournier