Le chant jazz au féminin n’a pas changé fondamentalement depuis les années 40 ou 50, mais il se trouve à l’occasion des solistes qui tirent leur épingle du jeu… d’un jeu apparemment classique voire redondant.
Cécile McLorin Salvant est de ces rarissimes chanteuse de jazz « classique » à imposer une facture parfaitement singulière. Origines françaises et antillaises, son éducation américaine, maîtrise parfaite de l’anglais et du français, humour subtil profondeur intellectuelle, connaissance profonde du jazz, théâtralité, sensualité, grande autorité sur scène, voilà autant de caractéristiques d’une artiste d’exception.
La plus douée du chant jazz d’aujourd’hui, en 2022 ? La plus intéressante sur le circuit ? Osons l’affirmer.
Non seulement notre Cécile préférée incarne-t-elle la tradition, mais encore s’autoriste-t-elle de la prolonger par un chant audacieux et subtil, mais aussi par les incursions beaucoup plus contemporaines de son accompagnement (piano, guitare, contrebasse, batterie).
Trios de première partie
En première partie de Wynton Marsalis en ouverture de festival à la Salle Wilfrid-Pelletier, nous avions eu droit jeudi au trio acoustique d’Ariane Racicot , nouvelle élue du piano jazz québécois. Très bonne technique au clavier, main droite aguerrie, bonne main gauche , coefficient de difficulté parfois élevé, bon esprit, sens de la pesanteur. Cette étudiante modèle peut compter sur très bons accompagnateurs dont le bassiste virtuose Carl Mayotte.
Samedi soir au Monument National, c’était au tour de la pianiste Gentiane MG de présenter son trio acoustique . Moins axé sur la performance technique, et plus sur une belle exploration harmonique moderne ou contemporaine. Une autre affaire du côté de cette autre jazzwoman québécoise. Jazz de chambre de bonne tenue, en somme.