Alexandre Da Costa et l’Orchestre philharmonique du Québec: sacrilège à l’horizon ?

par Alain Brunet

Sous la gouverne du violoniste virtuose Alexandre Da Costa, l’Orchestre Philharmonique du Québec tente de donner une nouvelle identité à ce qui fut l’Orchestre symphonique de Longueuil, avec la controverse que l’on sait – démissions en bloc, conflit de travail, désaffection financière de la municipalité, mauvaise presse du côté de la critique patentée, enfin bref la controverse.

Plutôt que de poursuivre la voie « normale » d’un soliste classique de talent, à qui on a confié un Stradivarius pour des raisons évidentes, Alexandre Da Costa a légitimement choisi cette voie hybride qui peut mener au meilleur comme au pire. Dans le cas qui nous occupe, tout est question de direction artistique et de qualité d’exécution. Les transgressions sont toutes bienvenues lorsqu’elles sont concluantes, aucun sacrilège à l’horizon.

Contre vents et marées, donc, la direction artistique de l’OPQ persiste et signe. On a pu le constater au Théâtre Maisonneuve le dimanche1er octobre dernier, l’approche s’inspire des orchestres symphoniques dédiés au grand public via un répertoire d’évidences classiques et pop. Après tous les reproches adressés à sa direction, après la démission de près de la moitié de l’orchestre, Da Costa et sa quarantaine de musiciens (dont plusieurs nouvellement embauchés) se produisaient devant un parterre bien garni et diversifié au Théâtre Maisonneuve. Et ce parterre a chaudement applaudi au terme de ce premier concert de l’orchestre transmuté.

Pour les férus de musique classique, l’approche demeure  suspecte : il serait inacceptable d’entrelarder les mouvements d’une symphonie, soit l’incontournable  9e de Beethoven avec des airs populaires archi-connus de quiconque: Amazing Grace, Ne touchons pas à la beauté du monde, etc. D’origines juive, antillaise autochtone, québécoise de souche et plus encore, les solistes et choristes témoignent de notre diversité culturelle, en soi un geste progressiste de l’OPQ.

Ainsi, le Finale de la fameuse 9e et son célébrissime Hymne à la joie porte le texte d’un auteur québécois, Louis-Philippe Hébert. De plus, l’exécution de ce quatrième mouvement n’était pas assortie d’un chœur classique mais plutôt d’un combo de chanteuses et chanteurs de différentes allégeances et formations musicales, de la soprano Sharon Azrieli à la chanteuse soul/R&B/gospel Yama Laurent en passant par la chanteuse pop  Éléonore Lagacé (visiblement éduquée au chant lyrique). Fait à noter,les solistes recrutés étaient de formation classique  mais tendaient  à se fondre dans l’expression de leurs collègues pop.

Au-delà de cette particularité intéressante, l’exécution de la charpente de ce programme (la 9e) n’était pas exemplaire, plutôt mince, on imagine que  l’OPQ devra jouer plusieurs fois avant d’acquérir le son souhaité par son chef et soliste, à condition bien sûr que le climat de travail redevienne optimal au cours des mois à venir.

On peut aussi présumer que la portion congrue du public présent au coup d’envoi de l’OPQ n’a rien à cirer de ces considérations, et que l’orchestre peut espérer conquérir un auditoire beaucoup plus vaste que celui de l’ancien Orchestre symphonique de Longueuil. Pour le meilleur ou pour le pire ? Cela reste à voir et nous y verrons.

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