PAN M 360 PRÉSENTE SON TOP 100 DE 2021! (QUATRIÈME PARTIE, D’AOÛT À OCTOBRE)

par Rédaction PAN M 360

Le dévoilement des 100 meilleurs albums de 2021 selon PAN M 360, en cinq tranches et autant de jours, se poursuit avec nos ultra-sélections parues entre août et octobre.

L’équipe de Pan M 360

The Limiñanas / Laurent Garnier
De Peliculas
Because

Le couple français Lionel et Marie Limiñana s’affaire à pasticher un son psychédélique aux échos sombres et transatlantiques. À l’aide de bourdons hallucinés et de poésie débauchée, The Limiñanas attirent les spectres de l’Été de l’amour de 1967. Sur De Películas, ils collaborent avec Laurent Garnier, vétéran du Manchester des années 1980 et titan de la French Touch. L’album repose ainsi sur des grooves qui assurent, flottant sur l’air et se mouvant à un rythme raisonnable. C’est le confort qui prime, pas la vitesse : ces ondes rythmiques sous-tendent avec grâce les grondements d’orgue et les récits rocailleux des Limiñanas. En prime : les intonations mordantes d’Edi Pistolas – de la légendaire formation dance-punk latino Pánico –, qui pimentent la très remuante Que Calor!. (Rupert Bottenberg)

Hubert Lenoir
Pictura de Ipse : musique directe
Simone Records

La ballade SECRET donne le ton de Pictura de Ipse : musique directe : Hubert passe aux confidences, les guitares ont pris le bord, les claviers, synthés et programmes règnent, les ambiances funkisantes dominent. Cet album, qu’Hubert a réalisé lui-même, constitue à bien des égards un hommage à Prince, comme l’illustre spectaculairement QUATRE-QUARTS. Pour résumer, Hubert Lenoir a largué le néo-glam, est allé voir du côté de Flying Lotus, Mac Miller, Thundercat, Frank Ocean et l’immense Prince, puis nous a pondu l’album québécois le plus audacieux et le plus réussi de 2021. (Luc Marchessault)


André Duchesne
Travaux publics : ballades urbaines, vol. 1 et 2
Autoproduction

C’est sans doute plus difficile de faire de la musique en groupe ces derniers temps, alors le cofondateur de Conventum s’est constitué un ensemble virtuel (guitares, basse, programmation [sax et batterie]). Ensuite, il s’est amusé à tout faire tout seul : enregistrement, montage, mixage, etc. Le résultat est étonnant, et on trouve là des couleurs de cette protomusique actuelle des années 70-80, quand Conventum ressemblait à Henry Cow (ou vice versa), mais avec en plus une dose de DIY qui fait tanguer la musique. (Réjean Beaucage)

Deutsch Nepal
Dystopian Partycollection III

Entartete Musikk

Les parutions de Deutsch Nepal se font rares. Le présent album constitue le troisième volet des Dystopian Partycollection, dont les deux premiers datent de 2008 et 2016. Il s’agit cette fois d’une compilation de pièces, reprises et versions alternatives composées entre 2012 et 2021, sur lesquelles interviennent certains collaborateurs. Sans prétention, donc. L’ensemble s’avère moins uniforme que ses albums, mais la magie opère toujours. On retrouve avec bonheur les imprécations vocales de Peter Andersson, qui avec la présence surprenante du guitariste italien Alessio Betterelli (How Low…), qui avec les rythmes glacés de Geoffroy Delacroix, alias Dernière Volonté (Amanda Lear). (Geneviève Gendreau)


Tasha
Tell Me What You Miss the Most
Father/Daughter Records

Dans Tell Me What You Miss the Most, son deuxième album, Tasha chante qu’elle resterait au lit la journée tout entière si elle le pouvait. Sa lente batterie au son duveteux et sa guitare légèrement saturée appellent autant à la douceur qu’à la mélancolie. Sa flûte, ses cordes, sa voix céleste, un léger écho et des titres évocateurs (Burton Island, Lake Superior) forment une enveloppe chaude. La simplicité soulève des sentiments lorsqu’elle est bien exprimée. C’est une pause nécessaire qu’elle nous offre ici, entre le ciel et la terre, le tumulte des jours gris et du bruit de la ville, pour un plus bel hiver. (Anne-Sophie Rasolo)

Hayden Pedigo
Letting Go
Mexican Summer

Musicien prolifique à seulement 27 ans, on peut présager que la notoriété et le rayonnement du Texan Hayden Pedigo ne cesseront de croître. Sur Letting Go, on aperçoit un ciel bleu, un ranch à l’abandon et de hautes plaines texanes qui s’étendent à perte de vue. Alternant entre une six cordes et une douze cordes, la guitare acoustique est jouée à l’American primitive et Pedigo manie parfaitement les rythmes, comme le ferait un conteur. Les pièces font naître en nous des émotions vives, fondamentales, ce qui fait de Letting Go un album saisissant. (Isabelle Marceau)


Little Simz
Sometimes I Might Be Introvert
Age 101 – AWAL

Si on cherche la définition d’une femme, artiste, épanouie, rayonnante, mettant sa beauté et son intelligence au service du concept de la femme puissante, capable de dégager à la fois force et douceur d’une seule traite et de poser ses textes engagés avec génie, on la trouvera chez Little Simz. Mon cher collègue et ami, Alain Brunet a déjà chroniqué cet album et je le suis sur toute la ligne. J’ai mis cette reine dans ma liste, car elle dégage une maturité incroyable ainsi qu’un talent indéniable. Sa personnalité exceptionnelle se ressent à travers sa voix, et ce, peu importe les styles de ses albums. Pour moi, l’image et les symboles qu’elles véhiculent honorent toutes les femmes de ce monde. (Salima Bouaraour)

Michael Spyres, Orchestre philharmonique de Strasbourg, Marko Letonja
Baritenor
Erato

Est-ce possible pour un même chanteur d’interpréter à la fois des rôles de baryton et de ténor? Michael Spyres se présente comme l’exception à cette séparation des voix. D’abord baryton, Spyres a passé plusieurs années à perfectionner sa voix pour élargir son ambitus vocal. Le résultat est étonnant; on reste médusé d’entendre avec quelle aisance ce dernier revêt les habits vocaux de différents personnages et alterne entre des aigus bel cantistes et des graves sonores verdiens. Accompagné par Marko Letonja et l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, rien ne sonne forcé et le grain de la voix demeure stable et percutant, dans l’exécution. (Alexandre Villemaire)


Suuns
The Witness
Secret City Records

The Witness explore de nouvelles avenues chez Suuns : inclusion d’instruments acoustiques, à vent ou à cordes, superbes arrangements presque jazz, ponctuant ainsi les hybridations entre les esthétiques avant-rock, électroniques ou expérimentale auxquelles Suuns nous a habitués, depuis 2010. The Witness aborde poétiquement divers angles de notre voyeurisme mondialisé, faits et gestes planétaires simultanément observés au quotidien par des millions d’humains. Il y a dans cet album une valeur ajoutée dans une portion congrue des arrangements et de l’exécution. Voilà certes l’un des meilleurs crus de cette extraordinaire formation, toujours l’une des plus importantes de la scène montréalaise. (Alain Brunet)

Low
Hey What
Sub Pop

En 2018, la formation Low en a déboussolé plus d’un en faisant paraître Double Negative, album sur lequel elle faisait exploser les structures de ses chansons à grands coups de distorsion et d’assauts électroniques. Dépassé par le radicalisme de cette approche, le bassiste Steve Garrington allait quitter le groupe qui ne compte désormais que le couple formé par Alan Sparhawk et Mimi Parker. Les harmonies vocales réconfortantes du duo font maintenant leur chemin à travers une nuée de bruits discordants et nous démontrent qu’au milieu du chaos ambiant, les lumières de l’humanisme parviennent toujours à nous éclairer. (Steve Naud)


Nicolas Bernier et Simon Trottier
Les éternités vibrantes

Indépendant

Il s’agit d’une musique pour le moins atmosphérique. Dans le mouvement final de onze minutes, qui donne son titre à l’ensemble, on entend presque la voix – ou l’instrument soliste – qui pourrait s’élever au-dessus de ce qui constituerait alors une magnifique toile de fond. C’est quand même un sacré pouvoir que de nous faire entendre ce qui n’est pas là, et c’est celui qui se développe à travers ce programme qui s’appuie sur une certaine forme de simplicité volontaire. (Réjean Beaucage)

LLNN
Unmaker
Pelagic Records

Le 3e disque du groupe danois est, selon le communiqué qui l’accompagne, un récit sonore tonitruant sur la façon dont la technologie, en combinaison avec certaines structures du pouvoir, transforme l’humanité et affecte les valeurs humaines. Cette description donne tout son sens à la noirceur qui se dégage des volutes sludge post-metal d’Unmaker. Un disque méditatif qu’on écoute en boucle. Matt McCachy, chanteur du groupe montréalais Cryptopsy, collabore à la chanson Desecrator. (Christine Fortier)


Emily D’Angelo; das freie orchester Berlin & Jarkko Riihimäki
enargeia
Deutsche Grammophon

La mezzo-soprano Emily D’Angelo rivalise d’audace en offrant un premier album qui repousse les conventions avec un programme éclectique, mélangeant œuvres médiévales enrobées d’indie rock électro et pièces de compositrices du XXIe siècle. Les œuvres « augmentées » d’Hildegard von Bingen côtoient ainsi les pièces graves et planantes d’Hildur Guðnadóttir, les percutants et lyriques airs de Missy Mazoli et les poignants extraits du cycle Penelope de Sarah Kirkland Snider, dont on retiendra le mémorable The Lotus Eaters avec son efficace et engageant passage rock de guitare électrique et de batterie, auquel se greffe le timbre grave et clair D’Angelo de manière surprenante. Un album choc d’une jeune artiste lyrique qui chamboule le canon associé aux chanteurs classiques. Et c’est tant mieux! (Alexandre Villemaire)

Malik Djoudi
Troie

Lisbonne Lux

Voici Troie, dont le titre renvoie au fameux cheval, sauf qu’au lieu de receler un commando de guerriers grecs, il réserve au musicophile une douzaine de belles pièces électro-soul signées Malik Djoudi. Leur dénominateur commun réside dans la suavité qu’elles exhalent, à divers degrés, sans jamais que ce soit trop. Il faut dire que Malik Djoudi chante haut, toujours juste, d’une voix qui agit comme un onguent anti-inflammatoire non stéroïdien. Duos avec la rappeuse Lala &ce, le monstre sacré Isabelle Adjani et Philippe Katerine, qui personnifie le personnage-titre de la comptine déhanchante Eric. On sourit donc brièvement avant Petit héros, finale mélancolique d’un album par ailleurs tonique. (Luc Marchessault)


Fuck Toute
Coké Computer
Slam Disques

Ça commence par Gelé su’l feu, riff tribal à tendance arabisante, grosses caisses qui pistonnent sur un méchant temps, voix gutturale à affoler un oto-rhino-laryngologiste, et ça se poursuit pendant 36 minutes et demie, jusqu’à la dernière note de Persona. Nous avons affaire à des praticiens adroits chez qui prime la rigueur harmonique, à des musiciens qui alternent les genres et les tempos sans coup férir. Sur ce deuxième opus complet, Fuck Toute édifie l’auditeur par sa cohésion musicale et textuelle. Le groupe qui se trouve aujourd’hui au confluent du punk, du métal et du bruitisme québécois s’appelle Fuck Toute, qu’on se le dise. (Luc Marchessault)

Circuit des Yeux
-io
Matador

Haley Fohr, mieux connue sous le nom de son projet principal Circuit des Yeux, est une autrice-compositrice-interprète possédant un registre vocal de quatre octaves. De ses débuts lo-fi où elle s’accompagnait à la guitare douze cordes et lançait des albums expérimentaux sombres, ses compositions sont devenues plus mélodiques et dramatiques. L’album -io nous présente des pièces puissantes grâce à une musique orchestrale capable d’égaler sa voix. Il s’agit de son album le plus accompli. (Isabelle Marceau)


Marissa Nadler
The Path of the Clouds
Sacred Bones

Des ballades dream-folk sombres composent ce 9e album, conçu pendant la pandémie et réalisé par Nadler. Lors du confinement, elle visionna intensivement les reprises d’épisodes de la série Unsolved Mysteries; les histoires sordides ou fantastiques servirent d’inspiration pour l’écriture des textes. Cet isolement forcé l’aura également incitée à apprendre à jouer le piano, apprentissage qu’elle mettra en pratique de manière exploratoire sur l’album. Elle a pu compter sur ces collaborateurs (à distance) :  la harpiste Mary Lattimore, la guitariste Emma Ruth Rundle, le claviériste Jesse Chandler (Mercury Rev) et Simon Raymonde, ex-bassiste des Cocteau Twins. (Isabelle Marceau)

Andrew Wan, Charles Richard-Hamelin
Beethoven : Sonates pour violon et piano nº 4, 9 & 10
Analekta

Le violoniste Andrew Wan et le pianiste Charles Richard-Hamelin concluent, de manière impériale, leur série des intégrales des sonates pour violon et piano de Beethoven, commencée en 2018. Unis dans une expression de jeu synergique, le duo de choc livre une interprétation cohérente des multiples dynamiques et nuances des sonates de Beethoven. De l’écriture pianistique fine et richement texturée de la quatrième sonate, en passant par la compétition musicale virtuose qu’est la neuvième, pour finir par les textures harmoniques lyriques et mordantes de la dixième, les deux interprètes livrent une performance habile et sensible d’une grande musicalité. (Alexandre Villemaire)


Vanishing Twin
Ookii Gekkou
Fire

C’est Cathy Lucas, une multi-instrumentiste éclairée, qui tient la barre de Vanishing Twin. À titre de commandante du vaisseau, c’est à elle que revient le mérite de tirer autant de cohésion d’un projet aussi multidirectionnel. Stereolab est le point de référence le plus évident, mais attardons-nous à tous les autres succulents ingrédients de cet excellent deuxième album. Au fil de celui-ci, on a droit à de la disco spatiotropicale à faible gravité, à de l’exotisme élégant et ellingtonien, à des harmonies célestes et à des textes au raffinement inusité. Puis, près d’une phrase sur deux se termine par un point d’interrogation, ce qui atteste de la curiosité insatiable qui nourrit ces aventuriers du son. (Rupert Bottenberg)

Juçara Marçal
Delta Estácio Blues
Mais Um

La chanteuse et compositrice de São Paulo Juçara Marçal constitue le tiers de Metá Metá, trio afrosonique et très expérimental de samba-punk. Elle a lancé en 2021 Delta Estácio Blues, un album solo peut-être un peu plus accessible, mais non moins inventif et inspiré. Et, bien que le détestable président brésilien Bolsonaro n’y soit jamais nommé, l’album véhicule une énergie politique irrésistible. Mentionnons également La femme à barbe, reprise aussi décapante que l’originale de la grande Brigitte Fontaine. (Rupert Bottenberg)

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