Le parc Jean-Drapeau s’est transformĂ© en un paradis pour les musicophiles le week-end dernier, Ă l’occasion du 15e festival de musique et d’arts Osheaga. La programmation d’Osheaga 2022 Ă©tait très variĂ©e, il y en avait pour tous les goĂ»ts. On y retrouvait des artistes Ă©trangers en tournĂ©e comme Idles, Dua Lipa, Yeah Yeah Yeahs et les hĂ©ros locaux Arcade Fire, mais aussi quelques artistes qui se sont fait connaĂ®tre sur Tik Tok comme Tai Verdes, Pink Pantheress, 100 gecs, Crawlers et ainsi de suite.
Cela semble ĂŞtre une nouvelle tendance pour les festivals : programmer des artistes qui deviennent « viraux » sur Tik Tok pour une chanson qui est partagĂ©e des millions de fois, puis obtenir une place dans un festival international. Donc, il est difficile de reprocher Ă Osheaga d’avoir suivi la tendance, quant aux groupes mentionnĂ©s ci-dessus.
Parfois, ces nouveaux musiciens peuvent vous surprendre, comme ceux de Crawlers qui ont offert une prestation intĂ©ressante. Et parfois, le manque d’expĂ©rience sur scène peut se retourner contre soi, comme chez PinkPantheress qui a dĂ» terminer tĂ´t en raison de difficultĂ©s techniques et d’un manque de voix. Elle Ă©tait assez timide et devra amĂ©liorer sa prĂ©sence scĂ©nique.Quoi qu’il en soit, la fin de semaine a Ă©tĂ© agrĂ©able, compte tenu de la combinaison de bonne musique et de temps qui, heureusement, n’Ă©tait pas Ă©touffant. Sans plus tarder, voici mes observations quotidiennes d’Osheaga 2022 pour PAN M 360.
Première journée
La journĂ©e a commencĂ© par un bref retour au shoegaze des annĂ©es 90 mâtinĂ© d’americana et de coldwave, gracieusetĂ© de King Hannah, un duo de Liverpool. Je n’ai assistĂ© que brièvement Ă leur prestation Ă la Scène des arbres Sirius XM, car je devais ensuite me frayer un chemin jusqu’à Charli XCX sur la scène principale. King Hannah a rendu sublimement les pièces de l’album I’m Not Sorry, I Was Just Being Me, paru en 2021. Il y a une magie particulière Ă ce duo, soutenu par un batteur, et sa chimie sur scène Ă©tait assez hypnotique.
Je suis arrivĂ© en retard Ă Charli XCX afin d’aller voir Parcels, un groupe indie-pop australien, sur la scène Verte. C’était bien, mais j’ai l’impression d’avoir entendu beaucoup de groupes offrant la mĂŞme ambiance indie-disco et le mĂŞme style. Et la foule attendait manifestement Turnstile, sur la scène adjacente.
Charli XCX Ă©tait dĂ©jĂ en Ă©bullition sur la scène principale, lĂ©gèrement vĂŞtue d’une brassière rouge et d’un pantalon de yoga moulant, chantant et dansant sur les chansons de son hyper-pop Crash. Je ne suis pas un grand fan de musique pop, du moins pas de cette gĂ©nĂ©ration, mais Charli XCX est une pro. Elle sait comment faire remuer la foule et faire durer le plaisir, elle a ensorcelĂ© l’auditoire pendant une heure. Je suis parti tĂ´t pour aller voir Turnstile, une autre sensation, cette fois dans le domaine du punk-hardcore.
Turnstile jouait soudĂ© et avait une bonne Ă©nergie, mais je m’attendais Ă ce qu’ils soient plus lourds et plus hardcore, d’autant plus que le guitariste se servait d’une guitare Jackson et avait l’air de faire partie d’un groupe de speed-metal. C’est peut-ĂŞtre le chant de type Jane’s Addiction qui m’a rebutĂ©, mais il Ă©tait bon de voir un vĂ©ritable mosh-pit se former. Et Turnstile avait beaucoup de fans sur place, car une grande partie de la foule connaissait leurs paroles. Pourtant, pour moi, cela semblait plus Ă du pop-punk alt-rock qu’à du punk-hardcore.
Le groupe suivant Ă©tait Yeah Yeah Yeahs, qui s’est franchement dĂ©chaĂ®nĂ© sur la scène principale. Ce sont des habituĂ©s des festivals et ils savent comment doser l’apparat, le dance-punk et la pop pour faire bouger la foule. La chanteuse Karen O est arrivĂ©e affublĂ©e d’un casque de motard Ă pointes et vĂŞtue d’une combinaison colorĂ©e qui ressemblait Ă une peinture de Jackson Pollock. Des serpentins colorĂ©s et frangĂ©s Ă©taient Ă©galement attachĂ©s Ă ses Ă©paules et Ă son micro.
L’excitation suscitĂ©e par sa tenue Ă©tait difficile Ă contrĂ´ler. Le reste du groupe avait l’air trop mollo et a laissĂ© Karen O mener chaque chanson. Ils ont jouĂ© beaucoup de vieux morceaux, y compris les tubes, notamment Heads Will Roll Ă la fin. Il allait ĂŞtre difficile de faire mieux. Mais le groupe suivant Ă©tait nos lĂ©gendes locales, Arcade Fire, qui ont tout juste fait paraĂ®tre l’album We.
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Arcade Fire a jouĂ© près de 20 chansons pendant un concert de deux heures et j’ai Ă©tĂ© surpris d’entendre quelques chansons de Funeral, mon album prĂ©fĂ©rĂ©. C’est fou de voir Ă quel point ce groupe est devenu important. Ils avaient l’habitude de jouer dans des clubs minuscules et maintenant ils tournent avec une boule disco gĂ©ante qui surplombe la scène principale, dĂ©ployant des Ă©clairages psychĂ©dĂ©liques Ă la Pink Floyd.
Ă€ un moment donnĂ©, pendant Sprawl II (Mountains Beyond Mountains), qui m’a toujours semblĂ© ĂŞtre une reprise de Blondie, la chanteuse et claviĂ©riste RĂ©gine Chassagne avait des lumières qui se reflĂ©taient sur sa boucle de ceinture brillante. Je suppose que l’on peut s’attendre Ă cela de la part d’un groupe dont un des albums s’appelle Reflektor. Je dois dire que lorsqu’ils ont jouĂ© les vieilles chansons, elles semblaient aussi prĂ©sentes et actuelles que lorsqu’elles sont sorties. Bien qu’Arcade Fire soit un groupe s’appuyant sur la nostalgie d’une Ă©poque plus simple, ce sont des musiciens fantastiques, alors bravo Ă Osheaga de les avoir mis en tĂŞte d’affiche après l’annulation des Foo Fighters.
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Deuxième journée
Le deuxième jour d’Osheaga semblait plus axĂ© sur le hip-hop avec Freddie Gibbs, Skiifall et Slowthai. Ce dernier a offensĂ© – par inadvertance – certaines personnes, qui ont interprĂ©tĂ© au premier degrĂ© son t-shirt Destroy avec swastika (plus d’info lĂ -dessus plus loin). Également au programme : Burna Boy et Future, qui ont remplacĂ© ASAP Rocky, qui devait apparemment remplacer Kendrick Lamar.
Shemar Mckie, qui se fait appeler Skiifall, est un artiste montrĂ©alais originaire de Saint-Vincent (NDLR : dans les CaraĂŻbes). Son DJ et lui Ă©taient excellents. Skiifall est Ă©galement hilarant lorsqu’il a reprochĂ© Ă la foule de ne pas l’encourager durant sa nouvelle chanson Pistol Whip. « Vous ĂŞtes nuls, je vais devoir le faire tout seul », a-t-il dit en riant. Ă€ un moment donnĂ©, il a demandĂ© Ă un admirateur de monter sur scène et de rapper avec lui, ce que le fan a assez bien rĂ©ussi, mais Skiifall a dĂ» mettre fin Ă l’exercice ensuite. « Tu me tues, mon ami », a-t-il dit en riant. Je ne sais pas pourquoi ils l’ont mis sur la scène des Arbres Sirius XM, la plus petite, parce qu’il aurait facilement pu ouvrir pour Freddie Gibbs; mais bon, je ne suis pas un programmateur de festival.
Un autre groupe montréalais, Men I Trust (que nous avons interviewé ici) jouait ailleurs au même moment. Son rock-pop jazz indé décontracté accompagnait parfaitement cet après-midi couvert.
Tai Verdes est ensuite montĂ© sur scène et je n’ai pas rĂ©ussi Ă embarquer dans son mĂ©lange de pop-rock et de hip-hop. Par moments, on aurait dit un groupe de reprises de dad-rock, ça ne collait pas. Je voulais assister Ă la prestation de Sophia Bel, qui est sous Ă©tiquette Bonsound, une autre artiste locale qui fait de la pop post-punk bizarre et raffinĂ©e, mais il semblait y avoir des problèmes techniques et elle a dĂ» commencer plus tard, ce qui a sans doute rĂ©duit son concert de moitiĂ©. Elle Ă©tait vĂŞtue d’un tutu comme une mini-fĂ©e maniaque, et je suis persuadĂ© que sa prestation a dĂ» ĂŞtre gĂ©niale – je m’assurerai de me reprendre lors d’un autre concert Ă MontrĂ©al –, mais je devais trouver me rendre Ă Freddie Gibbs. Son album avec The Alchemist, Alfredo, est l’un de mes albums hip-hop prĂ©fĂ©rĂ©s des cinq dernières annĂ©es.
Freddie Gibbs a fait l’un des concerts que j’ai prĂ©fĂ©rĂ©s Ă Osheaga, mĂŞme si, par moments, le mixage et sa voix semblaient plus timides que d’habitude. Ses rimes rapides et la prĂ©cision de son Ă©locution sont, Ă mon avis, du niveau des plus grands. Il a aussi demandĂ© Ă la foule de scander « Fuck the Police » Ă plusieurs reprises, question de mettre de l’humour et du dynamisme dans tout ça. Quand il a entamĂ© Scottie Beam, les fumeurs d’herbe s’en sont donnĂ© Ă cĹ“ur joie, il y a mĂŞme eu un mosh-pit.
« Merde, ces gars-lĂ ici font un mosh-pit, j’adore ça ici! », s’est-il exclamĂ©. « Mettons-leur un rythme plus lourd! » a-t-il ajoutĂ©, tandis que le MC a entamĂ© Crime Pays. Freddie disposait aussi d’une unitĂ© spĂ©ciale de deux personnes, sur scène, l’air cool; on aurait dit que l’une de leurs tâches consistait Ă lui rouler des joints. Un vrai gangster.
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Après Freddie Gibb est arrivĂ© Slowthai, un rappeur britannique en colère qui aime la controverse et s’est fait connaĂ®tre par ses textes politiques dans Nothing Great About Britain, Ă l’époque du Brexit. Sa musique est abrasive et bruyante, mettant Ă profit des Ă©lĂ©ments de grime et de trap. Ce n’est pas vraiment ma tasse de thĂ© et sa violence semble bidon. Il semblait vouloir provoquer les gens. Il a Ă©galement portĂ© un t-shirt avec un swastika; les reprĂ©sentants d’Osheaga ont dĂ» s’en excuser officiellement, le lendemain du concert.
« Quiconque n’est pas d’accord avec vous finira dans une housse Ă cadavre », a criĂ© Slowthai au micro en enlevant sa chemise pour rĂ©vĂ©ler ses tatouages. Sans doute que Slowthai est un gentil jeune britannique, dans la vraie vie. Mais qu’en sais-je? Il a Ă©galement demandĂ© Ă une spectatrice de monter sur scène pour rapper Inglorious avec lui, et elle s’en est bien sortie. Je ne peux imaginer ce que l’on peut ressentir, lors d’un moment comme ça.
J’avais très hâte de voir Khruangbin, un trio de rock psychĂ©dĂ©lique qui m’a servi de musique de fond pour Ă©crire, depuis que je les ai dĂ©couverts lors du premier confinement de 2020. Osheaga les a programmĂ©s sur la scène principale, ce qui semblait Ă©trange Ă©tant donnĂ© qu’il s’agit d’un groupe instrumental « lysergique » et que, pour une raison quelconque, personne ne dansait. La musique Ă©tait gĂ©niale, le son impeccable, mais peut-ĂŞtre que les gens voulaient plus de hip-hop. Moi, j’ai adorĂ© chacun des instants de ce spectacle. Les projections visuelles sur le grand Ă©cran, montrant les membres du groupe qui se dĂ©placent, se dĂ©phasent et se fondent, ajoutaient une touche fabuleuse au concert. Et je pourrais Ă©couter Laura Lee Ă la basse et Mark Speer Ă la guitare pendant des heures. Ă€ un moment donnĂ©, ils ont jouĂ© un pot-pourri de reprises, certaines qui avaient du sens, comme Miserlou, et d’autres n’en avaient aucun, comme Bennie and the Jets d’Elton John.
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Après Khruangbin, j’ai jetĂ© une oreille Ă 100 gecs, et je ne sais toujours pas vraiment ce dont j’ai Ă©tĂ© tĂ©moin. Un gars est habillĂ© comme un personnage de film d’’animation, une femme crie des insanitĂ©s dans un micro auto-tunĂ©. Peut-ĂŞtre que c’est mon âge qui me rattrape, mais je ne comprends pas l’engouement pour ce groupe cĂ©lèbre sur Internet. Personnellement, je ne supporte pas l’auto-tune et 100 gecs se rĂ©sume Ă cela, fusionnant l’hyper-pop (mais pas de la mĂŞme manière que Charli XCX, qui fait ce j’appellerais, heu, de la musique) et de la production de je ne sais quoi d’autre. Je suppose que je ne suis pas assez jeune pour comprendre ou me soucier de 100 gecs, mais Ă mon avis, c’Ă©tait Ă©pouvantable.
J’avais besoin d’un nettoyage auditif et c’est ce que m’a procurĂ© Polo & Pan, un duo Ă©lectronique français qui est passĂ© maĂ®tre dans l’art de crĂ©er de la dance-pop apaisante. Les effets visuels m’ont rappelĂ© les festivals Ă©lectroniques auxquels j’assistais il y a de nombreuses annĂ©es.
J’ai vu un peu de Burna Boy et je devrai retourner le voir, puisque j’ai pris goĂ»t Ă sa folie. Il Ă©tait accompagnĂ© d’un groupe de 15 musiciens et ressemble Ă un prince nigĂ©rian sur scène. Son mĂ©lange de dancehall et de reggae-rap m’a rebutĂ© un peu au dĂ©but, mais son sens du spectacle a fini par me convaincre.
Le groupe Future ne m’intĂ©ressait pas et rien ne m’a fait changer d’avis, alors j’ai optĂ© pour Caribou, qui m’a vraiment surpris. Je m’attendais Ă de la musique de fond et Ă un DJ, mais il avait un groupe complet et m’a Ă©poustouflĂ© avec son mĂ©lange de folktronica et de soft-dance. Mon seul reproche Ă©tait la foule qui cherchait la pagaille, je suppose que j’aurais fait la mĂŞme chose si j’avais Ă©tĂ© sur le mĂŞme parterre EDM Ă consommer des drogues pendant huit heures.
Troisième jour
Je suis arrivĂ© plus tard le troisième jour, Ă©puisĂ©. J’ai entendu les riffs lourds de Royal Blood alors que je faisais du vĂ©lo sur un chemin ensoleillĂ© dans le parc Jean-Drapeau. J’avais vu la fin d’un de leurs concerts, il y a plusieurs annĂ©es, lorsqu’ils ont fait la première partie de Queens of the Stone Age; ils semblent bien se porter.
J’ai vu quelques minutes de Girl in Red, qui sonne comme si Billie Eilish avait jouĂ© dans Blur, et j’aurais aimĂ© en voir plus. Cette auteure-compositrice-interprète norvĂ©gienne n’a que 23 ans; je m’attends Ă de grandes choses de sa part.
Au mĂŞme moment, Lucy Dacus faisait une prestation tranquille, la foule Ă©tait minuscule. C’est dommage, car son prĂ©cĂ©dent concert Ă MontrĂ©al Ă©tait bondĂ© et que le son y Ă©tait mille fois meilleur. MalgrĂ© tout, elle a assurĂ© et a fini avec la chanson indie-rock Night Shift, que mĂŞme les plus âgĂ©s ont entonnĂ©e. Je vous recommande d’aller la voir la prochaine fois qu’elle viendra Ă MontrĂ©al. Elle est une Phoebe Bridgers plus intime, Ă mon avis, et on ne peut pas juger un artiste en se basant sur une prestation de festival.
Ma sĂ©rotonine Ă©tait Ă©puisĂ©e au moment oĂą Glass Animals est passĂ©. J’ai entendu une ou deux chansons qui Ă©taient gĂ©niales, mais encore une fois, je n’avais plus d’Ă©nergie. J’avais besoin de trouver un remontant pour Wet Leg. Il s’est avĂ©rĂ© que ce remontant Ă©tait un peu d’herbe, quelques « Coors Banquet » et… Wet Leg elles-mĂŞmes, qui faisait leurs dĂ©buts canadiens Ă Osheaga. Ce jeune groupe, qui a gagnĂ© en vitalitĂ© avec son post-punk et son rock indĂ© Ă l’esprit vif sur des chansons comme Chaise Longue, a Ă©tĂ© merveilleux sur scène. Leurs plaisanteries sur scène Ă©taient hilarantes et on pouvait voir qu’elles passaient les meilleurs moments de leur vie. Je n’ai jamais vu autant de sourires de la part d’un groupe. Un des points forts de mon Osheaga.
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Je n’ai rien Ă cirer de Machine Gun Kelly. Tout ce que je sais, c’est qu’il sort avec Megan Fox et fait une sorte de pop-punk et de hip-hop. Il ressemblait Ă une publicitĂ© de Pepto Bismol et sa musique est tout simplement dĂ©gueulasse. Je dĂ©teste vraiment la façon dont les influenceurs font semblant de jouer de la musique sur scène. Encore une fois, c’est peut-ĂŞtre juste l’âge, mais je ne comprends pas.
Heureusement, je suis parti tĂ´t pour avoir une bonne place Ă Idles, les Stooges post-punk de Bristol qui sonnent comme une soĂ»lerie rock’n’roll en studio. Je m’entraĂ®ne en Ă©coutant leur musique tout le temps et leur premier album, Brutalism, est toujours l’un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s. Ils ont lancĂ© une salve de chansons avant de dire saluer la foule. J’en voulais plus et j’en ai eu, lorsque leur guitariste Mark Bowen a couru comme un fou en robe Ă fleurs pendant I’m Scum. Bravade, intensitĂ©, satire, ces gars-lĂ ont tout compris.
« Qui est un sac Ă merde, ici? », a demandĂ© le chanteur Joe Talbot. La foule a criĂ© et le groupe a continuĂ©. Ă€ un moment donnĂ© – et je ne suis toujours pas sĂ»r que c’Ă©tait de la théâtralitĂ© –, il semblait que quelqu’un dans la foule voulait se battre avec Talbot et essayait sans cesse de le faire descendre de scène pour l’affronter.
« Tout le monde se tait. Ce gars a quelque chose d’important Ă dire », a lancĂ© Talbot. « Non mon gars, je n’irai pas dans la foule parce que j’aime ĂŞtre sur scène », a-t-il renchĂ©ri.
Ils se sont lancĂ©s dans The Wheel, de leur plus rĂ©cent album Crawler. Cette chanson sonnait si bien, avec sa structure d’accords chimĂ©riques et le lyrisme dĂ©sinvolte de Talbot. Cet homme est un pacifiste en colère qui tient un micro et c’est splendide Ă voir. Ils ont terminĂ© avec la chanson pro-immigration Danny Nedelko. Rien n’aurait vraiment pu Ă©galer ma soirĂ©e.
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Alors que je me dirigeais vers l’espace VIP pour boire jusqu’Ă la fin de la nuit, j’ai pu entendre quelques chansons de Dua Lipa, la Madonna de la prĂ©sente gĂ©nĂ©ration, je suppose? Elle avait plus de dix danseurs de soutien et sa pop-disco Ă©tait très agrĂ©able. Elle a Ă©galement une voix formidable et n’utilise que quelques astuces vocales ici et lĂ . Quand j’Ă©coute la musique pop moderne, il est difficile de savoir ce qui est authentique. Dua Lipa est une vĂ©ritable mĂ©gastar.
Et avec ça, ma première Ă©dition Osheaga a pris fin. Qui sait ce qui nous attend l’an prochain.
Photos reproduites avec l’aimable autorisation du festival Osheaga.