Fondé en 2014 par la cinéaste, artiste visuelle et musicienne franciscanaise Hannah Lew, Cold Beat a établi son esthétique dans la foulée du boom technologique de San Francisco et allie les influences post-punk et coldwave aux expériences plus personnelles de sa fondatrice. Mais dans le cas de War Garden, il s’agira de notre expérience collective face à la pandémie, soit, comment garder espoir face à la séparation et l’isolement imposés. Malgré cette thématique sombre, War Garden est musicalement dynamique, avec des mélodies accrocheuses et un rythme qui bat tantôt avec mélancolie, tantôt avec urgence. Le groupe continue de chérir ces sonorités prisées par celles et ceux qui seront à jamais attachés à – ou qui découvrent depuis peu – l’héritage sonore dansant, synthétique, noir et éthéré des années ’80. Tout l’album retient notre attention alors qu’on passe, sans décrocher, des pièces aux rythmes énergiques et synthés colorés à celles plus atmosphériques, voire shoegaze. Quelques extraits : sur Tumescent Decoy, des arpèges de synthé se chevauchent et papillonnent autour d’un rythme assuré et groovy, et la tension monte à mesure que la pièce s’étale dans toute son intensité. Sur la balade See you again, le twang de style country des guitares se marie de façon surprenante aux synthés plus pop. Et lorsqu’on entend la pièce Year without a shadow à l’esthétique très Coming-of-age, on se plaît à penser qu’elle pourrait facilement apparaître sur la trame sonore de l’un des films culte de John Hughes. Finalement, le rythme est à nouveau dynamique sur la pièce Part the Sea, et la voix de Lew continue d’être juste, fine et sans fioriture – d’une certaine façon, à la manière des sons de synthés qui ’accompagnent. Album écrit et enregistré via Zoom, la solitude et l’incertitude fut au cœur de sa conception autant que la vitalité et la résilience. D’ailleurs, celles et ceux qui achèteront une copie vinyle de l’album recevront une carte de semences à planter. Pourquoi? En prenant soin des fleurs qui en pousseront et en possédant une version tangible de l’album, Cold Beat espère nous aider à demeurer en contact avec le monde physique malgré l’hyperconnectivité à laquelle nous sommes contraints.
-
David Bujold – Le sol ou le ciel David Bujold – Le sol ou le ciel 2024 alt-rock / Chanson francophone / folk par Michel Labrecque
-
Caxtrinho – Queda Livre Caxtrinho – Queda Livre 2024 bossa nova / Brésil / música popular brasileira (MPB) par Michel Labrecque
-
Teri Parker’s FreeSpirits – Peaks and Valleys Teri Parker’s FreeSpirits – Peaks and Valleys 2024 jazz par Frédéric Cardin
-
Lex French – In the World’s First Summer Lex French – In the World’s First Summer 2024 jazz par Frédéric Cardin
-
Barbara Hannigan / Royal Academy of Music and Juilliard School Ensemble – Stravinsky Chamber Works Barbara Hannigan / Royal Academy of Music and Juilliard School Ensemble – Stravinsky Chamber Works 2024 classique moderne par Frédéric Cardin
-
Toomai String Quintet – Passos Brasileiros Toomai String Quintet – Passos Brasileiros 2024 Brésil / classique moderne / musique de chambre / Musiques du Monde par Frédéric Cardin
-
Toronto Mendelssohn Choir – Remember Toronto Mendelssohn Choir – Remember 2024 chant choral / classique par Alexis Desrosiers-Michaud
-
Tim Brady – Imagine Many Guitars Tim Brady – Imagine Many Guitars 2024 musique contemporaine par Frédéric Cardin
-
Andile Khumalo – Tracing Hollow Traces Andile Khumalo – Tracing Hollow Traces 2024 avant-garde / musique contemporaine par Frédéric Cardin