Rien que du plaisir. C’est ce qu’on retrouve dans l’album Canciones de mi abuelito (Chansons de mon papi) du ténor québécois Antonio Figueroa. Ce voyage autant géographique qu’émotionnel et temporel dans le répertoire des mariachis est réalisé avec une passion à la fois sincère, respectueuse, sobre et délicate par le ténor léger mais velouté d’Antonio et du clan Figueroa presque au complet (le bien nommé ensemble La Familia Figueroa avec trompettes, violons et guitares). Le classique Mexico est exquis et nous fait heureusement oublier toutes les versions approximatives qui ont rendu ce tube beaucoup plus quétaine que sa réelle valeur musicale ne le démontre. Les autres titres sont à l’avenant grâce au phrasé naturel, fluide et éloquent d’Antonio, qui sait rendre toute la décharge sensorielle de ces petits bijoux sans les transformer en stéréotypes suintants. Et surtout, quelle remarquable agilité vocale. Les écarts d’octave, parfois plus, vers les sommets falsettos des lignes mélodiques sont tout simplement parfaits (écoutez, par exemple, Deja que salga la Luna et El Pastor, wow!). Une aisance qui témoigne de la facilité du ténor dans le répertoire de l’opéra comique et de l’opérette. Tiens, une idée : une zarzuela (opérette espagnole) montée ici avec Figueroa dans un rôle-titre, belle idée non? Avis aux têtes pensantes de la scène lyrique québécoise!
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