Quatrième volet du quintuple Convocations, Celebrations mise sur les effets de bourdon, sur des jeux de cordes aux fréquences graves ou moyennes, sur le décalage de motifs harmoniques, sur les boucles de surimpressions électroacoustiques. L’évocation du rituel funèbre se poursuit dans un riche mélange d’ambient électronique, de new-age duveteux, de post-minimalisme et de très vieille musique sacrée. Les compositions sont construites sur des charpentes un peu plus complexes que les trois précédentes, la facture semble plus relevée et plus personnelle. Sufjan Stevens propose 10 stations cohérentes et plus chargées, plus aventureuses, moins collées sur les références de sa culture électro. On commençait à douter de l’effort compositionnel et voir venir au loin un lourd diagnostic de l’exercice de style… au mieux d’une suite d’exercices de style. Or, cette séquence de Convocations peut modifier cette perception, car la diversité et la sophistication des formes ici proposées génèrent plus de nutriments pour le mélomane exigeant. Et nous ramène à l’évidence : Sufjan Stevens est un musicien supérieurement doué.
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