Après un passage remarqué au FIJM, Fulu Miziki Kolektiv a rempli le Balattou à ras-bord et a rempli sa mission : le brasier dans la place! Le buzz était plus que tangible pour cette plus récente formation de Kinshasa à envahir les Nuits d’Afrique via une armada d’instruments et costumes inventés.
La lutherie de récupération, il faut le rappeler, est devenue une marque de commerce pour la musique de rue à Kinshasa; des groupes sont devenus célèbres et fascinent les publics non africains, on pense à Staff Benda Bilili, Kokoko! et autre Beta Mbonda.
À l’instar de ses prédécesseurs, Fulu Miziki Kolektiv mise essentiellement sur des percussions et cordes bricolées avec des ordures recyclables : plomberie, bois, conserves, morceaux de métal et autres gugusses. Affublés de déguisements afro-futuristes taillés aussi dans les étoffes et ornements du recyclage, sorte de Mad Max afro, ces musiciens autodidactes ont réussi à assembler un spectacle fort en rythmes, en chants, en cris de ralliement, en motifs hypnotiques inspirés de l’électro, en accroches pop non sans rappeler le soukouss congolais mais aussi en phase avec les tubes afropop rayonnant sur le continent noir.
Cette signature Fulu Miziki Keolektiv se veut donc le prolongement spectaculaire des musiques urbaines de rue au RD Congo, avec nouvelles sonorités percussives et cordes électriques assez proches de l’idée qu’on se fait d’une basse ou d’une guitare – création du fameux luthier kinois Socklo?
Issu du quartier Ngwaka de Kinshasa, ce Kolektiv suggère une vision en cinq blocs : eco-friendly-afro-futuristic-punk. Musiques jouées par des artistes guerriers et conscients des enjeux environnementaux, musiques simples et cohésives, très énergiques, massives. Évidemment exotiques…