Defeated Sanity – Chronicles of Lunacy

· par Laurent Bellemare

Dès les premières notes de “Amputationsdrang”, on comprend que Defeated Sanity a quitté sa phase explicitement progressive pour revenir à un assaut beaucoup plus familier et viscéral. Mais ne nous fourvoyons pas, car sous les blast-beats métamorphes et la performance vocale non-loin du borborgygme, Chronicles of Lunacy est tout sauf un album conventionnel de death metal.

Si on écoutait trop distraitement ce nouvel opus, on pourrait s’y méprendre et s’ennuyer d’un énième groupe de death metal à feu et à sang. Mais sous ses airs de brute, le quatuor de moins en moins allemand continue d’expérimenter et d’élargir les possibilités tout en fidélité à sa niche esthétique. Car jouer vite et avec virtuosité est une chose, mais réellement transcender les conventions d’un genre qui a été refait à toutes les sauces, c’en est un autre.

D’une durée d’à peine une demi-heure, Chronicles of Lunacy présente huit morceaux incroyablement denses et complexes, où les idées s’enchaînent dans une fluidité labyrinthique. La rapidité avec laquelle les choses se succèdes et les registres autant spectraux qu’expressifs dans lesquels la musique évolue commandent une certaine connaissance du death metal. Avec tout un bagage de références antérieures et d’influences spécifiques distillées dans ces compositions, la nuance et les détails s’apprécient le mieux lorsqu’on a acquis cette érudition si nichée. Mais en même temps, il y a ce côté académique. On a l’impression de devoir connaître le jazz, les rythmes latins et la composition contemporaine pour obtenir les clés d’accès à cette musique. On peut réellement parler d’une musique savante, même si son histoire ne partage pas le prestige des autres musiques ainsi appelées.

Le secret de Defeated Sanity a toujours été son habileté à s’accrocher à l’esthétique impénétrable et sanguinolente au sein de laquelle le groupe cherche à innover, soit le son californien des années 1990 (Disgorge, Deeds of Flesh, Severed Savior). C’était vrai avec ses albums plus ouvertement progressifs, et ce l’est également avec ce nouvel opus, moins explicite dans son côté exploratoire, mais pas moins songé. Un album difficile à déchiffrer, mais qui se savoure davantage à chaque écoute.

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