Puisque toute chose, même la meilleure, doit avoir une fin, la quatrième et dernière soirée de l’Anti Jazz Police Festival chez Ursa, avait lieu hier dans une atmosphère de satisfaction complète. La petite salle de l’Avenue du Parc était bondée d’un public bigarré, heureux, attentif, multilingue et chaleureux. Totalement Mile-End-ien quoi.
Cette ultime séance de bonheur musical a débuté avec les rêves martiens de la harpiste Sarah Pagé, qui nous présentait du matériel qui se retrouvera sur son prochain album intitulé Utopia Planitia. La grande plaine visitée récemment par un rover de la NASA a donc servi d’inspiration lévitante pour l’évocation de paysages étranges, sur lesquels des nappes d’arpèges et d’échos éthérés venaient apporter une touche de couleur plus terrestre. La saxophoniste Charlotte Greve suivait et nous a elle aussi grandement séduit avec son minimalisme symbolique, tendance spirituelle, sur lequel elle déploie de fort belles lignes vocales flottantes et inspirantes. Le ténor de Greve s’exprime avec une très belle rondeur qui nous fait penser à Garbarek chez ECM. Quelque part au ⅔ de la perfo, le rythme s’est activé pour donner une finition plus pop à l’ensemble, auquel l’excellente Sarah Rossy est venue apporter sa propre touche. Progression dynamique et stylistique impeccable qui dressait la table pour le deuxième acte de la soirée.
Celui-ci s’est présenté sous le nom d’Oren Bloedown, chanteur, guitariste et bassiste new yorkais, qu’on a connu pour Elysian Fields, mais aussi avec les Lounge Lizards, Bruce Springsteen, Meshell Ndegeocello… Le type connaît bien le genre Ursa : il possède et gère habilement The Owl Music Parlor, petite place hyper chouette pour soutenir la bonne musique locale à Brooklyn. Bloedown fait dans le jazz côté rock, pop, blues, un peu R’n’B. Des riffs efficaces et une musique pleine et entière maîtrisée par ses amis du moment, Rémi-Jean Leblanc à la basse et Samuel Joly à la batterie, superbes. Martha, toujours là, est venue nous donner son habituelle chanson… Attendez, non : deux! Quel honneur, mais c’était la finale, alors, un petit cadeau boni de finition est bien compréhensible. Joel Zifkin au violon puis Charlotte Greve sont venus en ajouter une couche non négligeable de couleurs complémentaires. Le feeling était super bon, et la soirée n’en était qu’à la moitié.
Martha Wainwright – Photo : Pierre LangloisOren Bloedown/Samuel Joly/Rémi-Jean Leblanc – Photo : Pierre Langlois
L’avant-dernier set de cette conclusion événementielle était tenu par Unessential Oils, toute nouvelle incarnation de Warren Spicer (Plants and Animal). À ses côtés, Tommy Crane, Sergio D’Isanto et Claire Devlin entre autres. Unessential Oils, c’est rien que du bon groove feel good, dynamique mais pas précipité, de caractère solaire et qui verse dans une très belle plénitude sonore, enveloppante d’émotions. Les lignes lyriques, presque chorales, de Devlin au saxo sont comme des envolées qui nous entraînent avec elles. Ce qu’on a entendu sera dispo sur le premier album du band, éponyme, en vente le 24 mai prochain. Réservez votre copie tout de suite!
La grande finale du Montreal Anti-Jazz Police Festival semble avoir été pensée pour les ‘’Polices du Jazz’’, les snobs et puristes, à qui peu de fleurs ont été lancées dans ces quatre jours de musique très très élargie, de cœur et de style. En effet, le duo Concurrence, de Nashville, formé de Paul Horton au piano (Alabama Shakes) et Greg Bryant à la basse (additionné de Tommy Crane à la batterie) nous a offert le set le plus ‘’authentiquement’’ jazz de tout le festival. Et quelle belle heure et quelque ce fut! Du très très haut niveau d’impro, d’écoute mutuelle, de versatilité rythmique et de qualité technique. Des compos originales fortement teintées de commentaire social et quelques standards/hommages bien lancés comme ce Now’s the Time de Bird, complètement et brillamment réinventé.
Une finition parfaite qui va pérenniser dans les esprits des mélomanes l’image d’un événement d’une très grande qualité, malgré son côté bon enfant et un peu spontané, ce qui, en vérité, est exactement la raison de son succès (car j’affirme que c’est un succès). Le DIY montréalais dans toute sa splendeur et son honnêteté, même parfois ses erreurs. Toutes les personnes présentes, un panorama de ce qu’il y a de beau et de diversifié dans cette métropole, ont ressenti viscéralement l’atmosphère amicale, voire familiale, de ce festival. Bravo.
Aucune promesse n’a été faite sur une potentielle deuxième édition. On l’espère fort, fort, fort bien sûr. Mais, au cas, on va s’accrocher à ces superbes souvenirs.
Merci Martha, merci Tommy Crane, merci l’équipe du Ursa et merci au public, nombreux et enthousiaste. Mission accomplie.
Public du Ursa – Photo : Pierre LangloisPaul Horton/Tommy Crane/Greg Bryant – Photo : Pierre Langlois
Troisième journée de l’Anti-Jazz Police Festival chez Ursa, hier. On en ressort moins satisfait que les soirées précédentes, pas tant pour des raisons de qualité musicale, mais plutôt de cohérence d’ensemble et de préparation dues à des absences de dernière minute. J’y reviendrai. Cela dit, ce ne fut pas dépourvu de moments assez extatiques merci.
C’est l’excellence artistique du bassiste Rémi-Jean Leblanc qui a lancé ce troisième opus du nouveau festival. Ce dernier, en grande forme et soutenu par Jonathan Cayer aux claviers, Nicolas Perron à la guitare, Kevin Warren à la batterie, nous a entraîné dans des aventures sonores tendance rock, tant prog que post dans certains détails rythmico-harmoniques, ou encore fusion genre McLaughlin ailleurs. Aussi, invités à la fête stylistique, quelques déhanchements funk et même une courte extravagance que j’ai ressentie comme un clin d’œil punk. Par-dessus tout cela, Erika Angell, magistrale, s’est permise une série d’élans vocaux comme elle sait les propulser, à la fois modernes, étonnants et lyriques. Ça commençait bien, devant une salle plus clairsemée que les soirs d’avant. Dommage, car RJ Leblanc est l’un des grands musiciens de sa génération.
Bellbird au Ursa – crédit photo : Pierre Langlois
Le deuxième acte de ce Jour 3 nous a montré les surprenantes velléités expérimentales de Liam O’Neil (de Suuns) à la batterie (et autres percus). Liam a manifestement été appelé à la dernière seconde pour couvrir celui qui devait être là, Parker Shper (malade?). Voilà qui explique probablement le set très court, et peut-être aussi (mais comment?) le fait qu’il a débuté quelque part en même temps que le soundcheck se terminait. La frontière entre les deux s’étant révélée inexistante, et surtout très imprécise, la performance était déjà peut-être à moitié terminée quand nous avons réalisé qu’il jouait pour vrai! On s’est senti un peu largués. On se souviendra tout de même que O’Neil crée des coloris inédits en tapochant de toutes les manières ses outils, et qu’il ose même le faire avec un micro, grâce auquel il recueille les résonances créées pour créer des feedback qu’il transforme live en autant de nouvelles couleurs et atmosphères. De l’avant-garde de haut niveau.
Suivait, lors de ce même deuxième acte, le quartette montréalais de jazz moderne/free jazz/musique contemporaine savante/minimalisme étatsunien, Bellbird. J’avais hâte de les entendre live. Ce fut malheureusement un trio qui se présenta, la saxophoniste (spectaculaire) Allison Burik étant restée cloîtrée à la maison pour maladie. Una utre absence. Ça arrive, bien sûr, et on ne leur en voudra pas (ni au festival bien entendu), mais le résultat, bien qu’excellent, n’atteignait pas les hauts niveaux polyphoniques constatés ailleurs, et aussi dans leur album Root in Tandem, sorti en 2023 (lisez ma critique ICI). Chapeau quand même à Claire (Devlin) au saxo ténor, Eli (Davidovici) à la contrebasse et Mili (Hong) à la batterie, pour avoir assuré autant que possible, et pour nous avoir donné un set de qualité qui ferait l’envie, même diminué, de n’importe quel autre band.
Simon Angell au Ursa – crédit photo : Pierre Langlois
Le troisième acte était réservé à un duo qu’on espérait depuis longtemps, celui de Simon Angell à la guitare (et multiples tripatouillages) et de Tommy Crane à la batterie. On nous avait promis des invités et, après une belle lancée en duo, faites d’espiègleries atonales, d’abstractions contemplatives et de poussées d’énergie rythmiques réjouissantes, Greg Bryant de Concurrence (en spectacle ce soir pour le Jour 4) est arrivé sur scène avec sa basse ronronnante. Soudainement, tout le set a été comme pimpé. Puis, l’autre mec de Concurence, le pianiste Paul Horton, vient en rajouter un couche. Le type pianote bien, oui, mais il joue aussi du mélodica en même temps! Ayoye. Là, ça décoche solide et la salle est soulevée par une énergie foudroyante et dopée par une adrénaline explosive. Mais attendez, ce n’était pas fini : comme sur un coups de tête, le saxophoniste David Binney et la chanteuse Sarah Rossy viennent transformer ce trip à quatre en orgie extatique à six. Ça ne dure pas assez longtemps, mais on est tout de même bien repus.
Une soirée inégale, certes, mais qui se termine dans une très grande satisfaction. Si l’important est de bien commencer et de bien finir, ce Jour 3 a prouvé que l’Anti Jazz Police festival sait très bien enligner les vraies priorités.
David Parris et Xander Carlson, duo électronique indépendant basé à Los Angeles, créent des paysages sonores luxuriants qui s’inspirent et évoquent les vues d’une montagne, les couchers de soleil d’un rose profond, le vent dans les arbres et les étoiles par une nuit claire. L’effet nourrissant que ces choses ont sur l’âme humaine ? C’est ce qu’ils veulent que leur musique vous fasse ressentir. Ce qui est génial, c’est qu’ils y parviennent.
The Los Angeles-based indie electronic duo, David Parris and Xander Carlson, make lush soundscapes both inspired by and evocative of views from a mountain, deep pink sunsets, wind through the trees and the stars on a clear night. The nourishing effect these things have on a human soul? That’s how they want their music to make you feel. The cool thing is that it does.
L’Orchestre symphonique du Conservatoire de musique de Montréal à la Maison symphonique
par Rédaction PAN M 360
Lors de ce Grand concert 80e anniversaire du Conservatoire, l’Orchestre symphonique du Conservatoire de musique de Montréal, la soprano Karina Gauvin, Les Chœurs des Petits chanteurs de Laval, dir. Philippe Ostiguy et l’Ensemble Phoebus, se produiront à la Maison symphonique sous la direction du chef Jean-Marie Zeitouni.
The Conservatoire de musique de Montréal symphony orchestra, soprano Karina Gauvin, Les Chœurs des Petits chanteurs de Laval, dir. Philippe Ostiguy and Ensemble Phoebus will perform at the Maison symphonique under the direction of conductor Jean-Marie Zeitouni.
Igor STRAVINSKY, Chant funèbre, op. 5 Pierre MERCURE, Cantate pour une joie Florence TREMBLAY, Création Francis POULENC, Stabat Mater
Grand chœur de McGill et Chœur universitaire de McGill à la Salle Pollack
par Rédaction PAN M 360
Matthew Boutda, Mattias Lundberg, chefs; étudiants en direction chorale
Les billets sont disponible en ligne, par téléphone (514-398-4547) ou en personne à la billetterie de l’École de musique Schulich : lundi au vendredi 15 h – 18 h (555 sherbrooke ouest)
Ce contenu provient de l’École de musique Schulich et est adapté par PAN M 360.
Takuya Kuroda est un trompettiste de jazz et arrangeur japonais. Kuroda est venu à la musique en rejoignant le big band de son école. Plus tard, il a fréquemment visité des jam sessions à Kobe.
Takuya Kuroda is a Japanese jazz trumpeter and arranger. Kuroda came to music by joining his school’s big band. Later, he frequently visited jam sessions in Kobe.
In his Piano Fantasy tour, Grammy nominated and Juno winning pianist and composer Serouj Kradjian breaks all cultural and stylistic barriers in a breathtaking show celebrating diversity and innovation. Combining an eclectic set of original compositions with new takes on classics from around the world, the concert is a reflection of his unique artistic journey from the Middle East to Europe and Canada, bridging classical to folk music, flamenco to tango, Middle Eastern rhythms to South American vibes and gems from his own Armenian heritage.
Dans sa tournée Piano Fantasy, le pianiste et compositeur Serouj Kradjian, nommé aux Grammy Awards et lauréat d’un Juno, franchit toutes les barrières culturelles et stylistiques dans un spectacle époustouflant célébrant la diversité et l’innovation. Combinant un ensemble éclectique de compositions originales et de nouvelles interprétations de classiques du monde entier, le concert est le reflet de son parcours artistique unique, du Moyen-Orient à l’Europe et au Canada, faisant le lien entre la musique classique et la musique folklorique, le flamenco et le tango, les rythmes du Moyen-Orient et les vibrations sud-américaines, ainsi que les joyaux de son propre héritage arménien.
Delia Matache, née le 7 février 1982 à Bucarest, est une chanteuse, actrice et danseuse roumaine et fait partie du jury de l’édition roumaine de l’émission The X Factor. De 1999 à 2003, Matache a été membre du groupe pop N&D, au sein duquel elle s’est fait connaître pour la première fois dans son pays.
Delia Matache, born February 7, 1982 in Bucharest, is a Romanian singer, actress and dancer, and a member of the jury of the Romanian edition of The X Factor. From 1999 to 2003, Matache was a member of the pop group N&D, where she first made a name for herself in her homeland.
Ce contenu provient du Club Soda et est adapté par PAN M 360
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